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Citation:
alors ? t'es plus celibataire ? ..... ![]() .... rah need tour du monde en bateau ... meme si çà doit être strange sur 1/3 des cotes
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Loose, Jambon et Fromage |
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#2
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merci de partager avec nous un tel voyage
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![]() B Larroufik ex Empereur Intergalactique
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#3
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Jeudi 3 avril :
Elle arrivera finalement à 10 heures du matin. ![]() arrivée de Tania Nous filons ensuite tous les deux en combi-VW jusqu’à la fazenda où nous attendent le reste du rallye. De là, nous explorons les collines boisées alentour. C’est la première fois que nous explorons réellement la jungle. Peu de bestioles mais des plantes étranges. Retour à la fazenda pour une baignade et un beach volley. Ca creuse, alors je préparerai un poulet coco pour tous les 4 le soir, sur le bateau, et nous prendrons le dessert sur le Skalibur, car c’est l’anniversaire D’Elo, la copine (d'origine indienne) de Nicolas, le guide du RIDS. A Almeirim, comme tous les soirs, une petite fête est organisée sur la place de l’horloge qui surplombe le port. ![]() le mouillage est dangereux car les barges rasent le bord du fleuve Vendredi 4 avril : Aujourd’hui, excursion dans une petite communauté villageoise de 300 âmes située au bout d’un petit furo à une heure d’Almeirim en bateau. L’occasion d’apercevoir des paresseux dans les arbres et plus tard un autre capturé par un paysan. Après la balade, nous nous contenterons d’une sieste dans un hamac du bateau. ![]() trempé et effrayé ![]() un de nos deux "bus fluvial" du jour En début de matinée Tania avait confié du linge à une femme d’Almeirim. Nous le récupèrerons le soir avec pas mal de retard. Je ne sais pas si nous renouvellerons la formule. Dernier soir à Almeirim sur la place de l’horloge. Comme d’habitude, la nombreuse jeunesse est présente (et pas le rallye), pour assister aux danses traditionnelles. Samedi 5 avril : Adieu Almeirim ! La route reprend avec une nouvelle équipière qui devient très officiellement notre traductrice du bord. Une fonction essentielle qui nous permettra d’inviter à bord les 3 enfants de nos nouveaux voisins à Novo Horizonte, un petit village en bordure de furo. La journée sera ponctuée par une grosse averse en fin d’après-midi. Cela ne nous décourageras pas d’aller à la petite soirée organisée au village, malgré les moustiques. ![]() nos voisins Dimanche 6 avril : Ce matin, après la messe, tout Novo Horizonte et le RIDS s’est réunit dans la salle communautaire pour recevoir les 20 litres de gasoil dont chaque bateau – ou presque- a fait don à la communauté. Cette initiative imprévue permettra à la petite communauté de s’éclairer (et de regarder le futebol à la télé) pendant 3 mois. Toutes les maisons sont organisées le long d’un long ponton de 1200 mètres de long sur lequel courent les câbles électriques dénudés, à 1m80 du sol parfois. De nouveaux pylônes en béton ont été installés mais les fils n’y sont pas encore accrochés. Le « tour » du village est donc vite fait et les activités sont peu nombreuses. Les policiers du Skalibur ont pêché quelques piranhas, ce qui, avec la présence supposée de serpent nageurs finit de nous dissuader de nous baigner. Nous retrouvons nos jeunes voisins (16 et 11 ans) sur le bateau et en échange de quelques photos imprimées de leur maison et de leur famille, ils seront nos guides sur le petit iguarapé parallèle au furo. Sans eux nous n’aurions sans doute pas vu les singes perchés dans la cime des arbres. ![]() ultime récompense : piloter le dinghy Puis, vers 22h nous nous rendons à la soirée dansante du village. Le DJ était assez erratique mais, comme partout au Brésil, la musique latine, pour ne pas dire exclusivement brésilienne, est au rendez-vous. Je ne crois pas avoir encore entendu une seule fois de la musique anglo-saxonne. De toute façon, ils ne sauraient pas comment la danser. Car ici, ni drogue, ni alcool, ni violence, seule compte la danse. Lundi 7 avril : Un soleil de plomb accompagne notre traversée jusqu’au prochain mouillage, le furo d’utero . En chemin, beaucoup d’oiseaux et quelques dauphins. Tania s’essaiera aussi à la navigation fluviale. A l’arrivée il y la possibilité de se baigner et de débarquer à proximité d’une petite colline, mais notre modeste expédition va vite se heurter aux fourmis rouge, aux moustiques et à une charge de buffles, sans parler de la boue et de la forêt touffue. Bref, nous remontons sur les bateaux prendre une bière bien fraîche et ainsi profiter du paysage magnifique. Nous avons même aperçu les mythiques dauphins roses de l’Amazone, le Boto. ![]() les pirogues sont tractées ![]() il y a d'autres façon de s'amuser non ? A la tombée de la nuit, une nuée de moustique envahie le navire. Les répulsifs de toutes sortes ne semblent pas être très efficaces, en revanche j’en ai tué une trentaine à coup de torchon. Mardi 8 avril : Le départ s’effectue dans la tempête sous 25 nœuds de vent et sans aucune visibilité dans un chaos total. ![]() deuxième vrai coup de vent du voyage Par chance aucune collision n’est à déplorer et la route reprend sous une pluie battante en contournant une île. Ce petit détour nous fera arriver à la tombée du soir à Monte Alegre. La flottille mouillera dans un petit furo étroit et marécageux en face de la ville. Nous devrions passer 3 jours sur place. J’espère qu’il n’y aura pas trop de moustiques et quelques activités à faire dans le secteur. Mercredi 9 avril : Pas trop de moustiques, mais beaucoup de grenouilles durant la nuit. Elles auraient plus tendance à me bercer qu’à m’empêcher de dormir malgré le niveau sonore élevé. ![]() le matin, les bombeiros enlèvent les "salades" qui font châsser les ancres Ce matin, farniente. Et l’après midi nous visitons Monte Alegre. ![]() une vue splendide depuis la ville haute Ce sera l’occasion de faire quelques courses et de se connecter une petite heure à internet. Tania fera quelques rencontres avec une femme travaillant des quartz et un gamin de rue. ![]() le grand jeu Nous mangerons au restaurant du port, face au Skalibur, qui propose de la viande à volonté. Mais je sature un peu de la viande en général et de la brésilienne en particulier, trop cuite et trop salée. Surtout quand on sait que la forêt est brûlée pour en faire des pâturages… Jeudi 10 avril : Levés à 6 heures du matin pour une expédition en pick-up. Nous sommes pas moins de 60 à embarquer sur les 7 pick-up loués à des paysans (pour la plupart). Le bitume laisse place, dès la sortie de la ville, à une piste en terre rouge boueuse. La pluie n’arrange rien. Heureusement, Tania et moi étions à l’abri dans la cabine. video pick up Puis la chaleur et le soleil reviennent rapidement et nous empruntons de petits sentiers à travers le zion jusqu’à destination, les peintures pariétales mystérieuses datant de plus de 10 000 ans, c'est-à-dire avant l’arrivée présumée des premiers indiens en Amériques. ![]() des motifs étranges Et ainsi de suite toute la journée : trajet en pick-up, marche à travers la forêt de broussailles, peinture dans les grottes gardées par des chauves-souris ou des guêpes. Les paysages sont vraiment superbes, même s’ils n’ont plus grand choses à voir avec la forêt primaire humide. ![]() un petit vent frais caresse la falaise ![]() un confort très relatif ![]() un vaquero et son troupeau ![]() les peintures rupestres marquent l'identité de la localité Au retour, nous avons bien mérité une bière bien fraîche avant de remonter sur le bateau. Une petite demi-heure de moteur est nécessaire pour recharger les batteries du bateau, avec comme conséquence d’élever de quelques degrés la température dans la cabine arrière. Alors avec Tania nous sortons quelques temps dans le cockpit pour profiter de la fraîcheur de la nuit amazonienne et de son spectacle sons et lumières : les grenouilles et les oiseaux nous offrent leur concerto amoureux tandis que les lucioles dansent par dizaines entre le ciel emplis d’étoiles et leurs reflets dans la lagune, se confondant parfois avec les étoiles filantes. Plus loin, les éclairs illuminent brièvement l’horizon comme un feu d’artifice célébrant la vie nocturne de la Nature. ![]() un coucher de soleil prometteur d'une belle nuit Vendredi 11 avril : Nouvelle expédition en pick-up. Cette fois-ci nous ne sommes plus qu’à deux voitures et nous nous rendons aux cascades de Cachoera, puis dans un petit étang d’eau clair où nous nous baignons avec délice au cœur de la forêt. ![]() cascades ![]() baignade baignade au "lago azul" De retour, un peu fourbu par ces voyages sur les pistes défoncées qui me vaudront un mal de dos jusqu’au lendemain. ![]() le cheval ça a du bon aussi Après un petit repas au resto, sur la place du port, nous voyons quelques jeunes pratiquer la capoeira avec beaucoup de ferveur. Un spectacle dont on ne se lasse jamais. Samedi 12 avril : Départ de Monte Alegre à 6 heures du matin, une ville agréable finalement. La navigation durera toute la journée, sans incident notable. Au mouillage, le Pulsion recevra des invités à dîner. Et me voilà bon pour préparer un gros plat de spaghettis pour 10 personnes. Durant la nuit un gros orage surprend la flottille en plein sommeil ; certains bateaux chasseront sur leur ancre mais le Pulsion tient bon. Dimanche 13 avril : Dernière traversée de cette remontée amazonienne. Nous passons devant Santarem pour aller mouiller un peu plus à l’ouest à Alter Do Chão, une petite station balnéaire un peu incongrue, ici sur l’Amazone. Scooters de mer, optimistes, kayaks et même un bateau de plaisance local, on se croirait au bord de la mer. Le site connaît une seule marée : haute à la saison des pluies, basse à la saison sèche. Actuellement la plage est inondée et nous mouillons à proximité de paillotes recouvertes d’eau. ![]() Alter do Chão Ce soir, impossible d’échapper à la petite fête de réception de la municipalité, avec, comme d’habitude, la représentation de Carimbo par le club du troisième âge… Difficile de s’échapper car à l’extérieur l’averse semble ne pas cesser de la soirée, mais finalement nous pourrons aller dîner dans un (vrai) restaurant avant de rentrer nous coucher. Lundi 14 avril : Ce matin nous avons rendez-vous avec les gens de l’agence AmazonStar pour planifier l’excursion en forêt chez les indiens. Mais nous ne les trouverons que plus tard l’après -midi. Tania est indécise et a peur de dormir deux nuits dans un hamac, j’essaye tout de même de la convaincre, ce sera la seule occasion de voir de « vrais » indiens. Nous passerons le reste de la matinée dans une autre agence où nous discutons avec un membre d’une ONG (Vila Viva) luttant pour préserver la forêt et le mode de vie des indiens. Les populations locales se laissent convaincre de passer à l’écotourisme, florissant ici à Alter de Chão, le gouvernement a d’autres projets, comme de dynamiter les 22 cascades en amont pour faire passer les containers de soja… En plus de ravager le site, cela contribuerait encore plus à la déforestation sauvage. Ici, on trouve beaucoup d’organisations écologistes, comme Greenpeace, et beaucoup d’européens (dont pas mal de français) venus vivre dans la région. Il faut dire que la ville est assez agréable, en particulier grâce à l’absence de moustique. Cette absence est expliquée par la volonté de dieu ou la présence d’eaux légèrement acides. Peut être un peu des deux. Mais il faut admettre que l’eau est très claire et que nous prenons plaisir à nous y plonger. C’est étrange à dire mais j’apprécie aussi l’endroit pour son aspect touristique. Certes les prix sont un peu plus élevés qu’ailleurs sur l’Amazone, mais au moins on y trouve de bons restaurants et des magasins avec des produits corrects. En particulier un magasin d’artisanat indien très typique, avec de vrais sarbacanes (vendus avec le poison !), poteries, hamacs traditionnels etc… mais hélas hors de prix. Il faudrait être certains que les indiens en profitent réellement. Mardi 15 avril : Aujourd’hui je part avec Tania en bus à Santarem pour quelques courses. Rien de plus simple, il suffit de prendre le bus : 1 heure de route pour 2,3 R$. ![]() arrêt de bus à Santarem Santarem est une assez grande ville, sans architecture notable, une ancienne mission qui a grandit au gré de l’exploitation de l’hévéa, des ruées vers l’or et de la déforestation. Il y a en particulier un grand port d’où part le sojà. Nous recherchons un grand hamac pour dormir à deux et un sac pour mettre le hamac. Hasard, sur la grande place se tient un marché de petites échoppes qui ne vendent quasiment que des hamacs et des sacs… Ceci nous fait gagner du temps pour trouver un tee-shirt, mais ici comme souvent ailleurs sur l’Amazone, il est difficile de sortir du standard brésilien : tong, short de surf (ou de jean) tee-shirt aux couleurs criardes et aux motifs américains, « surf » ou « street », avec paillettes… Les brésiliens (du Parà) s’habillent strictement tous sur ce modèle, plus beauf que surf au bout du compte. De retour à Alter Do Chão, Tania finit par se décider à s’inscrire pour l’excursion. Nous passons ensuite un moment au bar/agence touristique où Eloivera chantera quelques chansons. Enfin, au restaurant, nous pourrons déguster une pizza aux chandelles et sans télé-novela en bruit de fond… grâce à une coupure de courant généralisée. [à suivre...]
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http://anarchia.miniville.fr http://tovi-one.labrute.fr http://tovi-girl.labrute.fr http://tovi-boy.labrute.fr ![]() le forum de l'expression libre Dernière modification par Tovi ; 25/04/2008 à 14h18. |
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#4
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Citation:
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Bon... J'ai peut-être fait quelques petites concessions... |
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Mercredi 16 avril :
Ce matin, quartier libre. Je travaille mes cours, papa entretien (tant bien que mal) le moteur, maman et tania vont faire du shopping. Après discussion, les parents se désistent pour nous laisser faire la balade à cheval dont les places sont limitées. Les chevaux sont calmes et habitués au climat et à la dense végétation de la forêt. ![]() belle croupe La balade est agréable mais les seuls animaux que nous verrons seront des mouches. Les préparatifs pour l’expédition de 3 jours en forêt commencent : hamac, couverture, pantalon, chaussures de marche, machette, lampe de poche, poncho de pluie, répulsif anti-moustique, un peu de toilettes. Jeudi 17 avril : Nous embarquons sur le bateau fluvial qui nous promènera durant les prochains jours sur le rio Tapajòs. ![]() notre "chambre", avec l'équipage En tout, nous sommes 17 passagers du RIDS et une demi-douzaine de membres d’équipage, plus Jean-Pierre, notre guide, un français installé dans la région depuis quelques années. La première sortie débute par l’ascension d’une colline surplombant Alter Do Chão. A l’origine c’est un site sacré indien, à cause des nombreux éclairs qui y tombaient, mais aujourd’hui on y trouve une vague structure en fer représentant des croix chrétiennes. La vue est superbe. ![]() manque plus que les Shamans Après la chaleur de la marche nous nous baignons avant de repartir en bateau vers un petit bras de rivière abritant de nombreux oiseaux et des nénuphars géants. ![]() En fin de journée nous reprenons la navigation vers le sud. A bord, le confort est très rustique mais on trouve quand même un cabinet de toilette/douche et la nourriture est excellente, c’est même une des meilleures que j’ai mangé au Brésil jusqu’ici. Je passerai la première moitié de la nuit avec Tania dans une des rares couchettes à l’avant du bateau, mais les ronflements d’un des équipiers brésiliens nous repousseront vers la cale du bateau, où nous dormirons, avec l’équipage, dans notre hamac double place. Pendant ce temps, les autres dorment tous, serrés, au dessus. Vendredi 18 avril : Finalement, on dort très bien dans un hamac. A bord, l’ambiance est bonne, tout le monde profite bien du voyage. Aujourd’hui nous visitons une communauté Caboclos, Vista Alegre. C’est une des premières communauté à s’ouvrir à l’écotourisme. Sa particularité est de faire cohabiter une population catholique d’un côté et évangéliste de l’autre. Au Brésil, la lutte fait rage, mais pour le visiteur non averti (non chrétien…) la différence ne saute pas aux yeux. Si ce n’est que les catholiques sont un peu plus nombreux et qu’ils disposent de maison en briques, fournies gratuitement par le gouvernement, alors que les évangélistes possèdent des maisons traditionnelles en bois. Mais ces maisons en briques sont de vrais fours sous l’Equateur et beaucoup reviennent à leurs constructions traditionnelles. L’école publique, que nous visitons, est laïque et abrite les enfants des deux communautés. ![]() foudre ou guerre de religion ? ![]() pressoir à manioc ![]() maison traditionelle Nous nous rendons ensuite dans un coin de forêt, sur un iguarapé, c'est-à-dire une petite rivière serpentant sous les arbres. En fait c’est toute une zone de forêt inondée à travers laquelle une trouée dans la végétation dessine comme une rivière, avec un léger courant et une eau très pure : les igapòs. Chaque barque est dirigée par un rameur local, ce qui est aussi une façon de donner du travail à un maximum de villageois. ![]() deep forest en mouvement et en musique (cliquez ici) La balade au milieu de cette nature généreuse est enchanteresse, elle s’achèvera par un sprint entre les barques sur une grande étendue d’eau. Mon rameur semblait attendre ce moment depuis le début ! L’objectif principal de ce voyage de 3 jours est la rencontre avec de véritables indiens vivant de façon traditionnelle au milieu du parc national (parc « extractiviste fédéral » précisément) . Notre bateau mouille au milieu d’une sorte d’étang entouré de forêt. Alors que le repas s’achève, nous apercevons les lumières des embarcations indiennes s’approcher doucement dans la nuit. Instant très émouvant. Puis nous embarquons deux par deux dans les barques qui nous amènent sur la terre ferme à la seule lumière de la lune. ![]() Pedro, journaliste brésilien qui suit le RIDS, embarque sur la pirogue ![]() petite marche jusqu'au village Et c’est justement la nouvelle lune que les Kurumundu fêtent ce soir lors d’une cérémonie toute simple, constituée de danses et de chants très beaux. Au début nous restons spectateurs, les flashs des appareils photos crépitent mais ils font échos aux éclairs à peu près permanents lors des soirées équatoriennes, même par temps clair. Les Kurumundu forment un cercle imperméable à notre présence, comme pour se protéger. Mais à la fin, ils nous invitent à les rejoindre dans leur cercle et à danser avec eux. ![]() en musique...(cliquez ici) Nous deux tribus sont réunies et le commerce peut commencer. ![]() les deux tribus Cette fois, nul doute que l’argent de la vente de l’artisanat ira directement à la source. Cet argent leur servira à défendre leurs droits auprès du gouvernement brésiliens, à éduquer leurs enfants (une arme à double tranchant) et à se soigner. Ce petit peuple de la forêt est si beau, si gentil, si fragile, comment ne pas essayer de les aider ? Peut être que cette formule, empreinte de respect mutuel, est la voie à suivre. Je ne suis même pas persuadé qu’ils aient besoin de quoi que ce soit de notre civilisation, la forêt est riche de toutes les médecines et de tous les savoirs, il suffit de savoir les lire. ![]() ![]() Samedi 19 avril : Cette nuit, tania et moi avons dormit chacun dans notre hamac, en bas. On dort un peu mieux seul qu’à deux, même dans un grand hamac, mais le matin il fait plus froid… ![]() vive la sieste ! Après un copieux petit déjeuner amazonien (fruits, avocat, omelette, confitures, fromage etc.), nous avons fait le plein d’énergie pour la journée de marche qui nous attend. ![]() l'aventure continue La première étape commence par la visite d’un atelier de caoutchouc naturel, issu de la culture de l’hévéa. L’intérêt est surtout historique, car bien qu’il existe un petit artisanat du caoutchouc le long de l’Amazone, cette matière ne représente plus rien dans l’économie mondiale. ![]() l'hévéa La marche en forêt peut débuter. Pour atteindre la forêt primaire il faut auparavant marcher une bonne heure dans une forêt dite secondaire, c'est-à-dire en partie déboisée puis reboisée, donc moins riche, et avec la chaleur et l’humidité l’effort n’est pas négligeable. ![]() La forêt primaire est beaucoup plus touffue, haute et ombragée, l’humus est plus dense et le sable n’apparaît pas. L’Amazonie est un chef-d’œuvre de la Nature, elle a réussit à faire vivre une si grande diversité d’espèces sur le sable d’un ancien désert. Pardonnera t’elle à l’Humanité cet assassinat ? Elle me donnera une réponse plus tard, dans la soirée. Car notre guide, Jean-Pierre, nous a informé de l’existence d’une communauté shamanique pratiquant un rituel mystique autour de l’ayahuasca, une puissante boisson hallucinogène utilisée traditionnellement par les indiens dans toute l’Amazonie. Le jeune shaman, Indiòs, nous accueille à Alter de Chão dans sa communauté, un petit terrain d’un hectare de forêt, de plantation d’ayahuasca et de cabanes. Je suis accompagné de Tania, Catherine, Viviane et Didier de Sakti, le couple de Witte Raf (ouverts d’esprits puisque hollandais…) et de Maelle, du RIDS. Sur place, les autres membres sont des locaux, des brésiliens ou des étrangers. La culture et la consommation de l’ayahuasca est tolérée, au Brésil, dans le cadre de ces rites spirituels, mais pas son commerce car c’est un produit puissant qui nécessite un cadre approprié (paisible, naturel et bienveillant). La cérémonie en elle-même est toute simple et sans fioritures, et consiste à absorber un petit verre de chà (thé) contenant l’ayahuasca. Le premier effet n’est pas très agréable, nausée, vomitif et laxatif mais sans être particulièrement violent, ces effets s’estompant au bout d’une heure (en général). La suite est du ressort des expériences individuelles et les effets sont variables mais souvent très puissants, avec comme dénominateur commun un rapport intense avec la Nature. Mon expérience fût particulièrement intense et mystique ; Tania était à mes côtés. Il n’y a aucun plaisir physique, comme peut apporter le tabac ou l’alcool par exemple, mais plutôt des séries d’expériences mystiques hallucinatoires, enthéogènes pour être précis, très fortes, comme de voir des animaux ou se transformer en son animal totem…, ressentir la Vie, la Terre ou Dieu. L’effet dure environ 6 heures, puis chacun raconte son expérience. Pour moi, cette séance mystique fût le point d’aboutissement de mon voyage en Amazonie, une rencontre avec la forêt, la déesse-Terre. ![]() Dimanche 20 avril : Nous sommes rentrés vers 5 heures du matin. A Alter do Chão les rues sont sans danger. Notre escapade n’est pas passée inaperçue dans le rallye et beaucoup sont intrigués. Peurs et incompréhension du monde occidental face au mysticisme, surtout quand il n’est pas simulé ou entouré d’artifices religieux. La veille, non loin de là, j’ai vu un concert de rock dans une église, sono à fond. Je doute que ce vacarme ait quelque chose à voir avec la spiritualité. De ce point de vu encore, les indiens n’avaient pas grand-chose à apprendre de la civilisation chrétienne et nous aurions tout à apprendre d’eux. En attendant ce nouvel Age hypothétique, je me remet doucement de la nuit. Durant la matinée, le Pulsion s’est déplacé à proximité de Santarem. Pour Tania et moi, ce sera la dernière escale avant le retour. Je me baigne, un dauphin apparaît, l’esprit du fleuve me dit au revoir. ![]() la carte du trajet Lundi 20 avril : Dernier jour à Santarem. Il fait beau. Avec Tania nous nous préparons pour le départ, demain matin vers 4 heures. Nous prendrons un vol pour Belém, puis Rio de Janeiro, Paris, Nantes, Arzon. Finallement, c'est au retour que la Nature me fera vivre sa plus cruelle expérience : en mon absence, mon chat s'est fait massacrer par celui du voisin, venu lui piquer sa nourriture. La vie est si fragile...
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http://anarchia.miniville.fr http://tovi-one.labrute.fr http://tovi-girl.labrute.fr http://tovi-boy.labrute.fr ![]() le forum de l'expression libre Dernière modification par Tovi ; 25/04/2008 à 22h38. |
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#6
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c'est dépaysant , sympa à lire
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#7
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Réflexion sur l'Amazonie :
A la base il y a nous, la civilisation Occidentale. Et en particulier notre voracité en bois, en pétrole, en viande et tant d'autres richesses. Au début il y avait les indiens et la forêt. Puis sont venus les missionaires et les chercheurs d'or. Aujourd'hui, la première chose que le gouvernement de Brasilià fournit gratuitement aux populations c'est une antenne parabolique. Les caboclos achètent ensuite la télévision et le petit générateur électrique pour le faire fonctionner. Cette nouvelle religion cathodique, faite de télénovelas et de football, finit de les convaincre qu'ils n'ont rien et qu'il serait temps qu'ils commencent à s'acheter des objets. La vente de l'açai et du poisson ne suffisant pas, ils s'en vont couper les grands arbres millénaires, miner, travailler dans les champs et défricher. Les premières grandes villes d'Amazonie se sont bâties sur d'anciennes missions. Les premiers indiens étaient capturés de force ou convertis pour travailler dans les champs, métissés. L'hévéa fit la fortune de Manaus et de Belem. De là, partirent les chercheurs d'or, puis les pilleurs de bois. Quand il n'y a plus de bois intéressant à couper, la forêt est brûlée. La terre est ainsi transformée en pâturages ou en champs de soja. Mais au bout de quelques années la terre s'appauvri tellement que seul le manioc pousse dans le sable. Dans le système néo-féodal brésilien, les paysans n'ont pas de terres. Ils sont tolérés sur les terres du propriétaire terrien tant qu'ils sont utiles en tant qu'ouvriers agricoles. Mais avec l'industrialisation du pays, les ouvriers agricoles sont remplacés par les machines et ils migrent dans les favelas. Le gouvernement leur allouent également quelques arpents de terres pris sur la forêt. Ces colons reproduisent alors le modèle de destruction des terres un peu plus loin, le long des routes traversant la jungle. Comme une nuée de criquets ne laissant que des étendus stériles derrière elle. La main d'oeuvre pauvre et abondante des favelas alimente la formidable croissance industrielle du Bresil. Le pays a de l'ambition. Encouragé par le FMI, il a comme projet d'exporter son agro-carburant à base de colza et de soja. Jusqu'ici, la déforestation servait principalement à nourrir le bétail occidental aussi bien que local. Il semblerait que nous ne puissions pas nous passer de manger de la viande tous les jours, matin, midi et soir. Et tant pis pour les forêts, tant pis pour les famines et l'effet de serre, le steack, le porc, le saucission sont nos "way of life", notre "pouvoir d'achat". Des valeurs plus sacré que l'existence et la survie de la Terre elle-même. Ces donc sur l'autel de notre obesité vorace que nous sacrifions ces peuples, ces animaux et ces plantes. Comment lutter quand on a que la Bible, les télénovelas et une paire de tong ? Qui prendra conscience des effets destructeurs de ce système sur l'écologie de la planète toute entière ? Certains d'entre eux luttent. Ils luttent pour sauver leur culture, leur forêt. Mais la Machine vorace est puissante, ses cargos et ses routes sillonent le pays. Le feu et les bulldozzers ne seront pas arrêtés avec quelques flèches ou des prières. C'est le système lui même qu'il faut casser : refuser tout achat de bois non certifié FSC, limiter sa consommation de viande au minimum possible, encourager l'écotourisme, le commerce équitable ou pourquoi pas acheter des arpents de forêt avant les multinationales. Le système économique mondial ne survit qu'en brûlant un héritage de plusieurs millions d'années, en endettant les futures générations par les rejets carboniques et l'épuisement des sols. Quand il n'y aura plus rien à brûler, qui sera sacrifié ? Celà ne se passe pas "ailleurs", celà se déroule sur notre Terre, celle que vous avez sous les pieds en ce moment. Il n'y aura nulle part où s'enfuir, pas d'autre planète à coloniser, pas de paradis où cacher son âme, pas de Messie pour venir nous sauver. Certains pensent aussi que l'on peut gagner la guerre contre la Nature, mais si nous lui faisons la guerre nous ne pouvons que perdre, car nous en sommes un élément indiscociable. Il est temps de trouver le chemin de la paix. |
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#8
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"Je me baigne, un dauphin apparaît, l’esprit du fleuve me dit au revoir"
l'esprit de la foret t'as à la bonne sinon il se serait incarné sous la forme d'un alligator !
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![]() B Larroufik ex Empereur Intergalactique
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#9
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lol c'est clair. Mais c'est vrai que dans l'ensemble les sales bêtes sont plutôt rares finalement.
Il faut avouer que j'étais dans l'Amazonie "douce" comme on dit. La "hard", dans le nord, est un peu plus hostile. |
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