Une nouvelle fois, tout le chateau des Pouilles est en ébullition. Les serfs ont obtenu leur deuxiéme jour de congé en moins d'une semaine (le troisiéme en 15 ans) et se pressent à qulques metres des douves. Les services de sécurité, trop débordés pour assurer correctement le maintien de l'ordre, se servent de leurs masses d'arme pour écraser quelques crânes. Moults gueux choient dans la fosse, formant une soupe informe entre lychen et eau putride.
Quelque part, un plaisantin lancé 'Regardez ! des serf-feuilles!'
La populace, dans un éclat de rire pouilleux, fait entendre son contentement.
Soudain, la foule s'ouvre en 2 : l'escorte du Duc des Pouilles galope et traverse le pont-levis dans un cataclop retentissant. Quelques paysans, quelques nuisibles, en font encore les frais en passant sous les chevaux. Mais c'est connu, ils ne valent rien.
Enfin la voiture personelle du Duc franchit elle aussi cette marée servile, et statione dans la Cour principale du donjon, juste sur la place des chevaliers-handicapés (non sans écraser quelques aubergines, que l'apothicaire, dans sa grande folie, avait planté un peu partout sur les terres ducales)
Le duc des Pouilles descend de la voiture, et franchit d'un james bond l'espace le séparant de l'entrée du donjon. Il est déjà tard, et il est en retard pour la séance de maquillage. Outre la maquilleuse, le Duc doit voir dans la journée la coiffeuse, l'étoffière, la boutonneuse, la ribaude, la riveteuse, et quelques autre femmes encore. Mon Dieu, tant de eprsonnes à voir, en si peu de temps ! Il lui faudrait certainement l'aide du maîstre-queux pour lui redonner du coeur à l'ouvrage.
Qui plus est, il faut qu'il soit impeccable pour ce soir, pour ce deuxiéme jugement de la 'Royal Academy'. Perdu dans ses pensées, le Duc pose l'un de ses poulaines dans du crotin de cheval. Diable ! Mauvais présage que voilà ! le choix doit être bon !
Déjà un peu partout dans le chateau, les hérauts font résonner des appels au vote ('Pour le premier candidat, envoyez la colombe 1 ! Pour le deuxiéme candidat, envoyez la colombe 2!) Quel triste constat ! les colombes sont donc lachées par des pigeons, puisque le Duc semble avoir déjà fait son choix. Il attendait la défense du duc en question, mais il était certain qu'en dehors de toute révélation d'importance (mais il voyait difficilement quoi) , c'était le Duc Reborn, fier chevalier normand, qui ferait les frais de son vote. A défaut de connaitre de façon sure un germain, le Duc devait se prononcer et ne point faillir. Espérant que c'était un ange, et non le Malin, qui le guidait dans cette direction. Choix courageux, peut être, choix dangereux, surtout. Car jamais le coeur du Duc des Pouilles n'avait été aussi assaillit de doutes.
Dieu ait pitié de l'âme françoyse
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