Alain Decaux raconte :
Quand Louis XIV s'entretenait avec ses Ministres
France, 1671 :
Connétable Elvis parcourait les couloirs du palais d’un pas alerte et pressé…
On ne faisait pas attendre le Roi de France, Louis le Quatorzième…
Y a pas à dire, il en jette ! (surtout quand on compare avec le portrait de Carlos II...)
Les gardes ouvrirent les portes de la salle du trône sans poser la moindre question.
Perruqué et poudré à la mode de la cour royale, l’illustre conseiller royal s’inclina devant son suzerain.
« Vous m’avez fait quémander, sire ? »
« Oui, Monsieur Elvis. Je suis las de ces courtisans qui ne cherchent qu’à s’attirer mes faveurs en ne m’annonçant que des nouvelles édulcorées.
Demain, je réunis le grand conseil royal, et j’ai besoin de connaître la véritable situation de notre royaume.
Nous savons que votre intégrité est à toute épreuve, ce qui vous a attiré quelques inimitiés au sein de la cour, mais cela vous vous en doutez…. »
« Sire, si vous parlez de cette affaire avec Monsieur le Comte de Breteuil…. »
« Allons, allons, nous savons que cette affaire, comme vous l’appelez, n’est que le résultat de la jalousie du Comte de Breteuil lorsqu’il a eu connaissance de vos avances auprès de la Comtesse… »
« Sire, mes relations avec la Comtesse ne sont que… »
« Allons, allons, Monsieur Elvis, mes espions me rapportent toutes les ‘petite’ aventures de la cour… »
Puis se penchant, avec un sourire malicieux, pour parler à voix basse à l’oreille de son ministre
« …et nous comprenons que la beauté de cette jeune dame, marié à ce vieux croûton de Breteuil, a su renversé votre cœur »
Puis se redressant et reprenant sa posture royale,
« Monsieur Elvis, accompagnez nous dans notre promenade, et raconter moi comment se trouve mon royaume »
Le Ministre se releva et pris le pas de son suzerain…
« Sire, votre royaume se porte à merveille : Nos frontières sont assurées, et nous n’avons plus aucun différend avec les royaumes voisins. Notre différend avec l’Espagne est résolu depuis le rattachement du Roussillon à la France. Si les relations avec Madrid sont encore frileuses, elles ne sont plus hostiles.
Les discussions constructives avec l’Empereur nous amènent à penser qu’une estime réciproque existe dorénavant entre nos deux royaumes.
Nos ambassades en Angleterre, en Suède, aux Pays Bas, au Portugal et dans l’Empire Ottoman sont également très productives.
Bref, nous n’avons pas d’ennemis. »
« Très bien, Monsieur Elvis, vous avez bien œuvré… Et nos colonies ? »
« Sire, la Nouvelle France est riche et pacifiée. Les frontières ont été également ratifiées avec nos voisins anglais et espagnols. La seule rivalité que l’on peut y noter est celles des marchands qui se battent pour avoir une place dans notre centre de commerce de Santee.
Nous menons actuellement une campagne de colonisation en Afrique australe, en collaboration avec l’Autriche, et nul doute que d’ici quelques années, ces lointaines provinces amèneront de nouvelles richesses au Royaume de France …»
« Excellent, Excellent…d’autres choses que vous devriez me dire ? »
« Oui, Sire… »
« Nous savions bien que vous garderiez les mauvaises nouvelles pour la fin… »
« Nous voulions également vous exposer la situation économique du Royaume… »
« Les caisses sont vides ? »
« Non Sire, au contraire, Monsieur Colbert nous a grandement assisté, et la France dispose aujourd’hui d’une forte économie, aidée de plusieurs industries. Industries qui ont contribué à renforcer notre force commerciale… »
« Donc, vous me dites que le Royaume de France est riche et puissant »
« Tout à fait Sire, l’Histoire saura reconnaître que votre règne aura su apporter richesse et opulence au Royaume de France… »
« Et bien, voilà d’excellente nouvelles.
Nous allons pouvoir nous consacrer à de plus ambitieux projets…
Monsieur Elvis, connaissez vous Versailles ? »
« Oui, Sire, c’est à quelques lieues de Paris, et je crois savoir que vous y disposez de nombreux arpents »
« C’est exact, d’ailleurs nous souhaiterions y… »
S’interrompant subitement, le Roi de France porta sa main au front pour se protéger du Soleil
« N’est ce pas Madame de Montespan que nous voyons là bas ? N’est elle pas ravissante ? »
« Certes Sire »
« Merci Monsieur Elvis, nous avons à faire… »
Le Ministre salua humblement, et s’éloigna…
Son devoir accompli, le Connétable Elvis regagna son carrosse.
Avant de s’engouffrer dans sa voiture, le Ministre s’adressa au cocher :
« Chez Madame de Breteuil ! »
Les relations sulfureuses du Connétable Elvis avec la Comtesse de Breteuil inspireront de nombreux écrivains à travers les ages...
Dernière modification par Elvis ; 25/09/2006 à 00h35.
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