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Vieux 04/09/2005, 13h21
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quand au "petit incident" dont katrine est la cause voilà à quoi cele aboutit , que dire quand les cyclones feront pratiquement tous force 5 ( ce qui est d'aprés les scientiques est fort probable)

Edito du Monde

Il aura fallu quatre jours après le passage du cyclone Katrina pour que George W. Bush prenne conscience de l'ampleur de la catastrophe qui frappe le sud des Etats-Unis. Visitant enfin la région, vendredi 2 septembre, le président a eu une phrase qui en dit long sur son impuissance : "C'est pire que ce qu'on pouvait imaginer."

Les Américains et avec eux le monde entier découvrent sur leurs écrans de télévision des villes dévastées, des réfugiés hagards et souvent livrés à eux-mêmes, des bandes pillant les magasins, des gangs armés se disputant les dépouilles, des cadavres jonchant encore les rues, des plates-formes pétrolières encastrées sous des ponts...

Le nombre des victimes est impossible à évaluer mais se chiffrera sans doute par milliers. Un sénateur de la région parle même de 10 000 morts.

Les images venues de Louisiane rappellent le tsunami qui a frappé l'Asie du Sud-Est en décembre 2004. On avait peine à imaginer que le même spectacle de destruction et de désolation, la même tragédie humaine, pouvait advenir dans un pays développé, a fortiori dans le plus puissant du monde.

Or justement, à cette occasion, l'Amérique découvre ou redécouvre qu'elle abrite le tiers-monde en son sein. Comme toujours, cette catastrophe naturelle a aussi des causes humaines et politiques.

Dans ce Sud américain oùles divisions et les tensions raciales restent encore très vives, les Noirs et les plus pauvres * bien souvent les mêmes personnes * sont les premières victimes de l'ouragan et des inondations qui ont suivi. Ce sont eux qui vivaient dans les zones les plus exposées et qui n'ont pas pu fuir à temps, faute de moyens.

Ce sont eux qui, aujourd'hui, sont confrontés à la détresse la plus profonde, qui ont le plus besoin de secours immédiats et qui, les premiers, subiront les conséquences de ce que le New York Times appelle justement "l'effondrement total de toute société organisée".

Car c'est une autre leçon de cette tragédie américaine : "l'hyperpuissance", comme disait un ancien ministre français des affaires étrangères, malgré son potentiel économique et militaire qu'elle est parfois prompte à déployer à l'extérieur, est incapable de faire face à une catastrophe intérieure de cette dimension.

Les structures de l'Etat sont inadaptées, les services de secours insuffisants, le maintien de l'ordre mal organisé... Des études officielles avaient, en vain, attiré l'attention sur la fragilité des digues qui protégeaient La Nouvelle-Orléans.

Alors que George W. Bush battait déjà depuis quelques semaines des records d'impopularité pour un président en début de second mandat, le débat commence à monter aux Etats-Unis : est-il bien raisonnable de dépenser des centaines de millions de dollars pour guerroyer en Irak quand l'Amérique est incapable de protéger ses propres citoyens ?

De la réponse à cette question dépendra la politique américaine dans les prochains mois. Katrina pourrait marquer dans l'histoire une rupture comparable au 11 septembre 2001.


Article paru dans l'édition du 04.09.05
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