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Vieux 02/08/2005, 23h12
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PROLOGUE: We, the people of the State of South Carolina...



Depuis la naissance des Etats-Unis, l'opposition avait été sans cesse croissante entre Etats du Nord et Etats du Sud. Les Etats du Sud, du "Dixie Land" étaient basés sur un système de grandes plantations de tabac, de café, de sucre et de coton aux mains de riches familles patriarcales.
En 1793, l'invention d'une égreneuse donna un coup de fouet à la culture du coton et entraîné par voie de conséquence un très rapide développement de l'esclavage. Dépendant de l'Europe pour leurs exportations, les planteurs du sud sont partisans d'une réduction des droits de douane aux frontières. Au contraire, les Nordistes, surnommés «Yankees», ont assis leur prospérité sur l'agriculture vivrière et surtout l'industrie. Ils sont partisans de droits de douane élevés pour protéger leurs productions manufacturées contre les importations européennes. Les tensions s'accroissent au fur et à mesure que progresse la colonisation des terres vierges du Far West. Chaque fois qu'un nouveau territoire demande à se transformer en État, va-t-on lui demander de se ranger parmi les États autorisant l'esclavage ou parmi ceux le prohibant ?
Les liens fédéraux, très lâches, sont menacés par ces divergences d'intérêts comme le montre en 1832 la tentative par la Caroline du Sud de faire usage de son droit de «nullification» pour rejeter une loi fédérale.

Après l'annexion de vastes territoires enlevés au Mexique en 1848, la question se pose à nouveau de savoir quel camp vont choisir les nouveaux États. Les esprits s'échauffent et l'on voit apparaître au Nord comme au Sud des extrémistes désireux d'en découdre.
L'adoption d'une loi fédérale obligeant à poursuivre les esclaves fugitifs (le «Fugitive Slave Act» de 1850) amène une jeune femme indignée, Harriet Beecher-Stowe, à publier sous forme de feuilleton en 1852 un roman à thèse : Uncle Tom's Cabin (La Case de l'Oncle Tom).
Ce roman antiesclavagiste pétri de bons sentiments s'attire un succès prodigieux et mobilise l'opinion publique du Nord.
Celle-ci s'indigne en 1854 lorsque le Congrès de Washington accorde aux deux territoires du Kansas et du Nebraska le droit de se prononcer sur la légalisation ou non de l'esclavage, à l'initiative du sénateur Stephen A. Douglas («Kansas-Nebaska Act»).

Le 17 juin 1856, un parti dit «républicain» est constitué au cours d'une convention tenue à Philadelphie. Ce nouveau parti veut abolir l'esclavage sur tout le territoire de l'Union et, d'une manière générale, se propose de limiter l'autonomie des États. Ce parti, qui réunit exclusivement à ses débuts des citoyens du Nord industriel, se veut également protectionniste.

En mars 1857, avec la décision de la Cour Suprême concernant le cas Dred Scott, la tension atteint son paroxysme. Dred Scott est un esclave qui a vécu libre au Wisconsin et en Illinois avant de s'en retourner au Missouri, un État esclavagiste. Il a alors fait valoir son droit à rester libre mais ce droit lui est dénié par la Cour Suprême !
La Cour Suprême en rajoute en déclarant inconstitutionnel le compromis du Missouri qui limite le droit des États à adopter l'esclavage.


Il fut dès lors évident que ce serait sur le maintien ou non de l'esclavage que se joueraient les futures élections présidentielles.
Le parti démocrate, partisan de l'esclavage et d'une plus grande autonomie des États, commet l'erreur de se diviser en présentant deux candidats, dont le sénateur Stephen A. Douglas, promoteur du «Kansas-Nebaska Act».
C'est ainsi qu'aux élections du 6 novembre 1860, Abraham Lincoln, candidat du nouveau parti républicain, peut l'emporter avec 40% des voix seulement.
Cet avocat autodidacte, d'une rigueur morale viscérale, apparaît aux yeux de tous comme le champion de la cause nordiste. Il n'obtint en effet quasiment aucune voix au sud où le démocrate Breckinridge ainsi que Bell de "l'union Constitutionnelle" se partagèrent les suffrages.

La Caroline du Sud fut la première a réagir. Au milieu d'incroyables scènes de défilés populaires, de feux d'artifices, de milices se nommant "minute men" en référence à la guerre d'Indépendance et d'immences rassemblements de citoyens agitant des drapeaux ornés d'un palmier nain et hurlant les slogans des droits du sud, la convention mit en vigeur, à l'unanimité de ses participants une ordonnance dissolvant "l'Union existant actuellement entre la Caroline du Sud" et les autres Etats".


The Bonnie Blue Flag

1. We are a band of brothers, and native to the soil,
fighting for our liberty, with treasure, blood, and toil;
and when our rights were threatened, the cry rose near and far:
hurrah for the bonnie blue flag that bears the single star!

Chorus
hurrah! Hurrah! For southern rights, hurrah!
hurrah for the bonnie blue flag that bears the single star.

2. As long as the Union was faithful to her trust,
like friends and brethren, kind were we, and just;

but now, when northern treachery attempts our rights to mar,
we hoist on high the bonnie blue flag that bears a single star.

3. First gallant South Carolina nobly made the stand,
then came Alabama and took her by the hand;
next, quickly, mississippi, Georgia, and florida,
all raised on high the bonnie blue flag that bears a single star.

4. Ye men of valor gather round the banner of the right,
Texas and fair louisiana join us in the fight;
Davis, our loved president, and stephens statesmen are;

now rally round the bonnie blue flag that bears a single star.

5. And here's to brave Virginia, the old dominion state.
with the young confederacy at length has linked her fate.
impelled by her example, now other states prepare
to hoist on high the bonnie blue flag that bears a single star.

6. Then cheer, boys, cheer, raise a joyous shout,
for arkansas and North Carolina now have both gone out;
and let another rousing cheer for Tennessee be given,

the single star of the bonnie blue flag has grown to be eleven.

7. Then here's to our confederacy, strong we are and brave,
like patriots of old we'll fight, our heritage to save;
and rather than submit to shame, to die we would prefer,
so cheer for the bonnie blue flag that bears a single star.


Cette mesure hardie déclenche dans tous les autres Etats du Sud une réaction en chaine, avec conventions à l'appui. Après les vacances de Noël, le Mississipi adopta une ordonnance analogue le 9 janvier 1861, suivi par la Floride le 10, l'Alabama le 11, la Georgie le 19, la Louisiane le 26 et le Texas le 1er Février. "C'est une révolutuion [...] de la nature la plus intense qui soit [...] et qui pour le moment, ne saurait pas plus être arrêtée par les efforts des hommes qu'un feu de prairie par l'arrosoir d'un jardinier" écrit Judah P Benjamin, Sénateur de Louisiane. La Sécession était un acte sans équivoque, bien fait pour soulager la tension s'accumulant depuis des années. Elle permettait de se purger de la peur et de l'hostilité si longtemps refoulées. Ce fut un phénomène joyeux qui fit danser les gens dans la rue.

Le 8 février 1861, à Montgomery, en Alabama, sept États du sud des États-Unis proclament leur indépendance et s'unissent au sein d'une nouvelle Conférédation.
Ces États communient dans la volonté de maintenir l'esclavage et plus encore les particularismes d'une société aristocratique menacée par l'affairisme industriel du Nord. La soumission au nord, c'était l'abandon de l'identité du Sud, c'était condamner, à terme, une civilisation.
Le 22 février suivant, leur Confédération se donne pour président Jefferson Davis, Sénateur du Mississipi, ardent défenseur des droits du Sud et pour capitale Richmond (Virginie).

Le Président Jefferson Davis

Investiture du Président Davis

Le président Abraham Lincoln veut plus que tout préserver l'unité du pays. Il fait une ultime ouverture en direction des États sécessionnistes dans son discours d'investiture le 4 mars 1861, n'hésitant pas à permettre au Sud de maintenir l'esclavage sous certaines conditions.

Il conclut pathétiquement son discours d'investiture : «C'est dans vos mains, mes compatriotes mécontents, et non dans les miennes, qu'est la grave question de la guerre civile. Le gouvernement ne vous attaquera pas. Vous n'aurez pas de conflit armé si vous n'êtes pas vous-mêmes les agresseurs. Vous n'avez pas un serment inscrit au ciel qui vous oblige à détruire le gouvernement; moi, j'en ai un, très solennel, celui de le préserver, le protéger et le défendre». Mais son ouverture est rejetée.

La guerre pour maintenir l'Union apparaît inévitable.
Elle va être provoquée par le sort des forts tenus par l'armée fédérale dans la région de Charleston (Caroline du sud).
Les Sudistes somment le Nord de leur remettre les forts et arsenaux tenus par les fédéraux se trouvant à présent sur le territoire d'une puissance souveraine.
Le Fort Sumter, sis dans la baie de Charleston refuse de s'abandonner aux troupes de la Confédération. Les troupes de la Confédération décident alors de l'assiéger. Apprenant la prochaine venue d'une flotte de ravitaillement de l'Union, général Pierre Beauregard ordonne l'assaut le 12 avril 1861 afin de régler le sort du fort dans les plus brefs délais. La petite garnison du major Robert Anderson se rend deux jours plus tard, drapeau déployé, sans aucune perte...

La bannière Confédérée flotte sur Fort Sumter.

Le lendemain, le président Lincoln lance l'appel aux armes et lève 70.000 miliciens.
Outrés par le choix de Lincoln de s'en remettre aux armes et par soutiens à leurs frères du sud profond, quatre nouveaux États vont rejoindre la Confédération, qui compte désormais onze États : Alabama, Arkansas, Caroline du Sud, Caroline du Nord, Floride, Georgie, Louisiane, Mississippi , Tennessee, Texas, Virginie.
Des deux côtés, milices et armées sont mobilisées.

La guerre d'Indépendance des Etats Confédérés commence.
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Bon... J'ai peut-être fait quelques petites concessions...
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