Moi je tiens le raisonnement suivant : si un royaliste non-amoureux du médecin n'avait pas su deviner que son amoureux sans-culotte avait peu de probabilités d'être le voyant mais avait échangé un mp avec le maire sans que celui ne sache pas qui était le médecin, alors bon.
Non, je plaisante, mais ça devient aussi compliqué à suivre que "les feux de l'amour".
Bon, ma déclaration :
"Citoyens !
L'heure grave de prononcer un verdict a échu. Vous vous êtes déjà lourdement fourvoyé en ne choisissant pas comme président l'homme, que dis-je: l'
Homme capable de vous conduire à la victoire. L'estranger est à nos portes, les complots royalistes se multiplient, toute la nation tremble sous les chocs sourds de ses ennemis, et je ne vois dans cette assemblée que confusion, vaines paroles et mots en l'air. Allons-nous connaître le sort du bas-empire, dont le Sénat discutait confit d'oie alors même que les murailles de Rome tombaient ?
Si l'on réclame des têtes, que le discours soit clair ! Que les accusations, à défaut de reposer sur des bases solides, soient étayées par des éléments raisonnés. La Nation me demande, comme à vous tous, de me prononcer en cette heure terrible, et je ne lis que des griefs reposant sur des broutilles.
Un échange de billets doux ? La belle affaire ! Nous savons tous que chacun de nous ici, même les plus innocents, travaillent à la résolution de cette affaire. Je ne peux donc considérer comme définitif un argument reposant sur un échange de billets secrets. Sachez que moi-même, si des affaires plus graves ne me retenaient à Toulon, j'eus procédé à quelques coups de sonde afin de me forger une opinion.
Bien entendu, à la lecture de ces propos, certains parmi les plus retors ne manqueront pas de crier à la défense d'un royaliste. Il n'en est rien, citoyen : c'est la Déesse Raison que je défends, quand elle est méprisée et rejetée de nos débats. En l'état, je refuse de suivre les bêlements d'un troupeau de moutons perdus, et de finir à la bergerie pour me rendre compte qu'on m'a ôté la laine du dos ! Je ne serai jamais un petit Tondu !
Avancez des éléments probants et je me prononcerai. Réunissez-vous pour proférer de vaines paroles et Paris tombera sous les coups perfides des royalistes !
Napoléon Curtus
Toulon, 18 brumaire