Chroniques Impériales. 1596 – 1606. Le Saint Père libéré par l’Empire
La guerre se poursuivait donc, avec férocité et acharnement : l’alliance Franco-Kalmarienne était même persuadée de sa future victoire. De fait, l’année 1596 allait fort mal démarrer

, avec trois défaites successives sur le seul mois de janvier : l’une en Toscagne, où 2.000 cavaliers Impériaux furent massacré, une autre en Savoie, contre les Français et une autre devant Vienne, où 2.000 preux tentèrent vainement de s’opposer aux hordes Danoises qui déferlaient.
L’Empereur Dieu

, cependant, ne paniqua pas et se réfugia dignement dans Vienne pour poursuivre la lutte, écrasant de son Impérial mépris

les 20.000 soldats de Kalmar qui campaient aux portes de la capitale. 6.000 partirent d’ailleurs immédiatement pour parcourir l’Autriche d’un bout à l’autre dans l’espoir de trucider de jeunes recrues à peine mobilisées : une technique de lâche qui ne donna pas le moindre résultat, les recrutements Impériaux se faisaient en effet ailleurs et ils étaient importants, grâce au massif soutien non désintéressé d’un riche donateur étranger qui se trouvait à Venise

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L’état-major Impérial, lucide, ordonna l’abandon total du front Italien ( Savoie / Toscagne) et l’affaiblissement du front des Flandres : des mesures difficiles, mais nécessaires

. Dès le mois de février, 6.500 cavaliers venus de Lorraine déferlaient devant Vienne et se ruaient sur les 13.500 Danois qui assiégeaient honteusement la ville : ce fut un carnage total…
Voir Vienne et mourir…
Les cavaliers victorieux poursuivirent sur leur lancée et balayèrent les hordes Polonaises qui avaient envahis à leur tour l’Autriche, pendant qu’un corps d’armée nouvellement recruté traquait impitoyablement les soldats Danois qui sévissaient en Autriche : désespérés et massacrés, ces voyous finirent par se réfugier… Chez le Sultan

. Sur le front Lorrain, les offensives Françaises étaient stoppées nettes puis les contre-attaques Impériales permirent de reprendre rapidement la Franche-Comté et Breisgau. Commencée sous les pires auspices, l’année 1596 s’achevait ainsi fort bien pour l’Empire, qui n’ignorait cependant pas que la France recrutait alors massivement : le pire restait à venir

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L’année 1597 remplit toutes ses promesses : plus de 15.000 Danois, soutenus par autant de Français, déferlèrent en Savoie, conquise par l’Empire, et quatre fois plus

de cavaliers Français tentaient de percer en Lorraine. Une fois encore, Vienne fit face au défi avec le plus grand talent : les Franco-Danois furent éjectés de Savoie et repoussés de Lorraine. Tout allait pour le mieux, mais l’on racontait que Paris intensifiait toujours plus sa mobilisation… C’est alors qu’une noble et généreuse idée frappa l’Empereur Dieu, dont le cœur était aussi pur que celui de l’agnelet qui vient de naître

: c’était le moment de libérer le Saint Père, retenu captif des geôles puantes par l’hérétique de Kalmar, qui avait en outre annexé ses terres. C’était en outre la moindre des politesses : les Kalmariens avaient campés devant Vienne, il était logique de leur rendre la pareille

. Les étendards Impériaux apparurent devant Rome, la Cité Eternelle, dès le mois de novembre 1597.
L’année 1598 fut celle de gigantesques offensives de la cavalerie Française en Lorraine : les chocs étaient terribles, mais jamais les troupes Impériales ne flanchèrent. Des milliers et des milliers de Français étaient massacrés lors de chaque bataille

. La violence de ces offensives était telle que Vienne ne put envoyer que de maigres bataillons en Savoie, où les Franco-Kalmariens, très largement supérieurs en nombre à nos forces armées, étaient revenus en force. Résultat, nos troupes furent vaincues, subissant même en Savoie une des plus importante défaite Impériale de toute la guerre : la Savoie fut ainsi reconquise

, mais, en Lorraine, la ligne de front restait intacte. Et en septembre, le monde catholique émerveillé put applaudir à tout rompre les exploits de l’Empereur : Rome tombait !
Une mauvaise surprise attendait cependant les Impériaux : le Saint Père n’était nulle part

. Des Kalmariens capturés révélèrent alors la nouvelle ignominie de l’hérétique : le Saint Père avait été amené à Copenhagen et jeté dans de profondes oubliettes

. Le moral chuta immédiatement : vrais catholiques, les Autrichiens avaient tant espérés pouvoir secourir le Pape. C’est alors que l’Empereur Dieu s’adressa à ses officiers : « Puisque le Saint Père est à Copenhagen, allez donc le chercher ». L’exploit semblait cependant irréalisable : la flotte Danoise était la meilleure du monde, elle l’avait souvent prouvé lors de ces dernières décennies, et nul doute qu’elle allait empêcher toute traversée du détroit de Sund. Mais l’Empereur Dieu avait parlé et Sa Volonté devait être accomplie

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Un corps d’armée quitta le front des Flandres, assez calme, et remonta plein nord : un assaut contre le Holstein Danois marqua le début tonitruant de cette offensive particulièrement audacieuse

. Paniquée, l’alliance ennemie comprit que le vent était en train de tourner : la puissante flotte Danoise abandonna la méditerranée et cingla vers la mère patrie, tandis que la France lançait de nouvelles et sanglantes offensives en Franche-Comté pour détourner l’attention Impériale de son allié Kalmarien.
Les soldats Impériaux lancés au Danemark constatèrent à leur très grande joie que leur vénéré Empereur Dieu, une fois de plus, avait réussi un miracle : le détroit de Sund était gelé

! Ils franchirent alors celui-ci à pied ou à cheval et déboulèrent en avril 1599 devant Copenhagen, l’orgueilleuse capitale Danoise. L’insolent Kalamar allait payer cher son bellicisme et son hérésie : la chute de Copenhagen

fut accueillie partout avec stupeur, mais joie. Justice avait été faite et le Saint Père fut sorti des oubliettes puant.
Le Saint Père traversa juste à temps le détroit de Sund, où les glaces avaient fondus, ce qui laissaient les soldats Impériaux victorieux à Copenhagen dans une fâcheuse situation. Il leur restait cependant encore une mission sacrée à remplir : attirer à eux les hordes Danoises. Ainsi, alors que le Pape ralliait Vienne pour se jeter, éperdu de reconnaissance et d’admiration, aux pieds de l’Empereur Dieu

, tous les soldats Danois quittèrent le front Italien.
Cet abandon, et les échecs répétés de ses offensives, décida le Roi de France de se retrancher désormais sur la défensive totale. Quelques raids Impériaux furent menés en France : ils étaient parfois repoussés mais permirent à l’Empereur de se faire une idée sur l’ampleur des effectifs qui lui faisait encore face. Il y avait alors encore près de 70.000 soldats Français en état de combattre, ce qui, après tant de carnages, donne une idée de l’ampleur incroyable de la mobilisation Française et des formidables ressources humaines dont disposait Paris

. L’Empereur en alignait cependant presque autant sur les fronts de Flandres et de Lorraine, plus quelques réserves en Autriche, où d’épisodiques offensives Polonaises venaient encore troubler les campagnes autrichiennes et d’autres à Copenhagen. Le sort de ces dernières troupes fut vite scellé : le bataillon fut attaqué et détruit par les Danois, qui reprirent leur capitale dans la foulée. Le moral de nos troupes ne pouvait nous permettre, à lui seul, de remporter une guerre…
Au mois de juin, les offensives autrichiennes s’intensifièrent, en Bourgogne et à Valencienne principalement. De timides négociations de paix commencèrent alors, mais ne donnèrent rien, le Kalamar refusant de restituer ses terres au Saint Père

: la poursuite de la guerre était dès lors inévitable et l’Empereur planifia une double offensive quasi simultanée. La première flèche Impériale jaillit de Lorraine, la seçonde des Flandres. Le haut commandement Français parut immédiatement débordé et réagit tardivement, comme s’il était occupé ailleurs : ce fut un massacre innommable

. Plus de 35.000 chevaliers Français trouvèrent la mort en moins de deux semaines : les armées étaient complètement disloquées et l’Empereur ordonna immédiatement l’envoi de la deuxième vague restée en réserve dans les Flandres.
Ces renforts permirent de briser toutes les tentatives Françaises de réorganiser les troupes et les éléments avancés Impériaux étaient déjà à moins de 50 kilomètres de Paris

. Devant eux, un vaste boulevard : la guerre était gagnée. Paris le comprit immédiatement et offrit sa reddition sans condition. Beaucoup auraient profités de cette occasion inespérée pour s’emparer d’un immense butin, mais l’Empereur, reconnaissant la bravoure du Roi de France, ainsi que la relative correction dont il avait fait preuve durant toute la guerre ( Vienne lui rendit naturellement la pareille : ce fut une guerre entre gentlemans), décida de rester modéré dans ses revendications : fin du droit de regard Français sur le Hainaut, dévassalisation de la Saxe et de la Toscagne et, surtout, cession des terres de la Papauté à l’Empereur. La Ville Eternelle devait être libérée de l’emprise de l’hérétique !
La paix fut signée en janvier 1600, l’Empire commençant ainsi le siècle nouveau sous les meilleurs auspices. Un Te Deum fut célébré à Vienne par le Saint Père en personne, qui retourna ensuite à Rome : l’Empereur, grand défenseur de la liberté des peuples, avait naturellement immédiatement rendu son indépendance à la Papauté. L’honneur du monde catholique était lavé, grâce éternelle en soit rendue à l’Empereur

. Une nouvelle très gratifiante nous parvient alors d’Espagne, pays amis de longue date : son clergé, lucide et bienveillant, venait de nous canoniser

! Le cœur de l’Empereur se gonfla de joie et de fierté, ses mérites étaient donc reconnus au sein du monde catholique.
Le moment était venu de souffler un peu et peut-être, qui sait, de nouer de nouvelles relations avec les ennemis de hier. Le Roi de France semblait décidé à ouvrir une ère nouvelle, mais, malheureusement, il n’en fut pas de même du kalamar haineux, qui multiplia immédiatement les gestes hostiles envers l’Empereur

. Ce Roi ne comprend t-il pas qu’il court ainsi à sa perte ? Pendant plus d’un siècle, le pavillon Danois a flotté fièrement de victoire en victoire, en s’appuyant sur une flotte de tout premier ordre. Puis vient les défaites et la chute de Copenhagen. Le kalamar ne semble pas comprendre qu’il a tout intérêt à cesser d’irriter l’Empereur car celui-ci, à l’inverse de lui, n’est pas fou : l’Autriche se bat uniquement sur terre et ne va pas gaspiller ses précieuses ressources en allant lutter sur mer, le terrain de prédilection du kalamar. Libre à ce dernier cependant de venir se frotter à nous sur terre… Si voir Vienne et mourir ne lui a pas suffit, nous pouvons lui en remettre une couche

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Après ses deux victoires contre la France, la puissance autrichienne n’avait malheureusement guère évolué, l’Empereur n’ayant rien annexé malgré ses victoires : nos revenus sont désormais trois fois inférieurs à ceux de la France

, qui a annexé les Aztèques, mais notre prestige militaire est immense. Celui qui défiera la Volonté Impériale aura à affronter nos hordes au grand complet et Gloire et Victoire sont nos étendards, qu’on se le dire

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Quant à savoir si nos revenus dérisoires et notre manpower de plus en plus à la traîne par rapport aux grandes nations expansionnistes ( l’Ottoman, aussi spécialisé terrestre que nous, alignerait un manpower 50% plus important que le notre, avec autant de terminators que nous

), c’est une autre question. Mais l’Autriche, nation non expansionniste, n’a pas pour vocation de dominer l’Europe, elle n’en a de toute façon pas les moyens…