1663 – 1669. L’Europe à feu et à sang
En 1664, le Conseil de Sa Majesté fut brutalement réveillé par les bruits violents qui retentissaient à l’extérieur : des brigands ? Des violeurs ? Impossible, nous n’avions aucun bien qui pouvait les intéresser et nos femmes et filles étaient bien à l’abris, protégées par les brumes que nous seuls pouvions traverser. Il se passait donc quelque chose au milieu de ce néant qu’on appèle Europe

. Un volontaire désigné d’office fut envoyé ( celui qui, ne s’étant pas réveillé à temps, n’avait pas eu le temps de faire un pas en arrière lorsque Sa Majesté demanda un volontaire

) et il passa discrètement son nez par la fenêtre : 1664 déjà, comme le temps passait donc vite à l’extérieur ! Fort heureusement, l’Angleterre, elle, vivait en dehors du temps. Un sourire vient aux lèvres du volontaire : c’était ce bon vieux Von Choupinem qui faisait des siennes

.
La Pologne et les Pays-Bas ( « Tiens, ce royaume n’existait pas la dernière fois que j’ai regardé par la fenêtre » constata le volontaire

) attaquaient l’Empereur, lui-même soutenu par le Doge sac à vent et, plus étonnant, par notre confrère de Suède. Qu’arrivait-il donc à notre collègue estimé

? Avait-il perdu la raison pour se plonger ainsi volontairement dans le néant ? Le volontaire ferma rapidement la fenêtre et s’en alla retrouver Sa Majesté et Son Conseil : « Rien d’important, c’est Von Choupinem et ses voisins qui se tapent dessus parce que… Eh bien, je ne sais pas, mais c’est sans importance pour nous, n’est-il pas ? ». Le conseil se rendormit aussitôt, on attendait l’heure du thé.
Messages diplomatiques
A l’Empereur. Toutes nos félicitations pour votre victoire mais la prochaine fois, de grâce, faites un peu moins de bruit : nous avons le sommeil si léger

!
Aux Pays-Bas et à la Pologne. Toutes nos félicitations pour votre combat intrépide. A défaut de victoire, vous avez donné une leçon d’Honneur à certains

. Nous vous invitons à régler pacifiquement vos différents avec l’Empereur, qui est un homme juste et bon.
A la Russie. Nous applaudissons votre succès diplomatique, qui n’est pas passé inaperçu à Londres, preuve que certes nous dormons, mais d’un œil seulement.
A la France. Mon pauvre ami, quelle horrible tragédie vous a donc frappé

! Nous compatissons et vous assurons que si vous veniez à déchoir complètement, nous vous donnerons toujours une soupe riche par jour afin de subsister.
A Venise. Vous faites honneur à vos ancêtres, grands constructeurs de moulins à vents. Continuez donc à brasser du vent, puisqu’il s’agit là d’une tradition familiale.
A la Suède. Prenez garde quand même ! N’oubliez pas que l’action mène au néant et que seul l’immobilisme permet d’évoluer. Reprenez-vous et venez roupiller avec nous.
Au Portugal. Le temps qui ne passe pas efface tout dit-on. A Londres, l’on a finit par oublier vos crimes passés. De toute façon, votre Empire, comme tous les autres, n’est que néant et poussière : poussière tu étais, poussière tu redeviendras

.
A l’Espagne. Vous voilà soudainement bien silencieux, auriez-vous enfin à votre tour découvert les subtils délices de la sieste, du repos et de l’inactivité ? Venez donc nous rejoindre et nous pourrions deviser aimablement des vertus de l’inaction.