Chapitre X. Pour l’Amour de Pia !
Ce nouveau succès me laisse enfin libre de toute obligation et je file taper du poing sur la table auprès d’Alphons : « J’exige de savoir où se trouve Pia
! «
Il finit par passer aux aveux : ma tendre et douce n’est jamais revenue d’une mission à l’académie. Et c’est maintenant qu’on me le dit ? S’il lui est arrivé quelque chose, je vous ferai tous pendre
! Je file à l’académie et explore les niveaux interdits en évitant sans cesse les gardes. Le dernier niveau cependant est inaccessible sans magie. Je finis cependant par trouver un accès caché et repars en avant.
Un golem de pierre me repère et me lance un sort de lenteur pour m’empêcher de filer.
Fidèle à mes vieilles habitudes, je prends néanmoins mes jambes à mon cou et ouvre à la volée une nouvelle porte, que je referme vite derrière moi. Ah ah ah, stupide golem, tu ne t’attendais pas à cela ? : bruit de l’acier derrière moi : Bien entendu… J’ai réussi à me réfugier dans une pièce sans issue où se cachait un Minogon
.
Un féroce combat commence, les potions de soins sont englouties les unes après les autres et, l’œil inquiet, je regarde la porte qui ne tiendra plus longtemps sous les coups du golem
. Alicia, ma petite, tu as de gros ennuis cette fois. Finalement, je parviens à liquider le Minogon : juste à temps, voilà le golem qui entre ! Et son sort de lenteur est aussi terminé. J’esquive avec plus ou moins de succès ses gros poings vengeurs ( je tombe à 2 pv
) et parviens à me faufiler : mon seul espoir, mes jambes agiles ! Pia, j’arrive !
Semer la brute tout en évitant les gardes Dorniens, un exploit de taille à la hauteur de mes talents. Mais c’est un succès ! Je peux enfin souffler un peu et boire quelques potions supplémentaires. Heureusement, j’avais songé à en acheter pas mal avant de venir ici.
Oh, là, là ! Les vêtements de ma tendre et douce ! Et juste à côté, un portail magique. Je ne sais pas où il va me mener, mais je m’en moque : Pia n’est pas loin, je le sais, je le sens
!
Et je me retrouve dans une chambre, seule, entièrement nue, et dépouillée de tous mes biens. Décidemment, cela commence à devenir une habitude
. Courage, Alicia, fuyons. Ma porte est cependant bien gardée et je dois batailler, nue et avec mes seuls poings pour toute arme.
De la furtivité, Alicia, il faut sortir d’ici et vite.
Raté pour la discrétion
. Il me reste cependant toujours mes jambes robustes. Dehors, il fait glacial, la neige est tombée en abondance. Bon sang, si cela continue, on retrouvera demain mon superbe corps nu et gelé. Ah, un château, voyons voir cela, une entrée discrète, Alicia, tu peux y arriver.
Encore raté pour la discrétion
. Je suis conduite en prison et là, joie suprême, je retrouve enfin ma douce Pia
! Nous nous serrons l’une contre l’autre ( ben oui, il faut bien se réchauffer
) et nous racontons nos exploits. Le lendemain, Terek Westminster, le magicien du château vient nous chercher : « Je me moque de vos crimes éventuels ou de la façon dont vous êtes arrivés ici. Le Baron Raventower cherche toujours de jeunes et jolies femmes comme vous : accordez lui du plaisir, ce sera la dernière fois pour lui… Car oui, il va mourir, j’y ai veillé, mais cela ne vous regarde pas. Faites ce que j’attends de vous puis je vous téléporterai chez vous, à l’abris. Un arrangement mutuellement bénéfique, non ? »
Ouais, peut-être, à un détail près, que Terek ne pouvait pas deviner
. Nous sommes conduites, toujours nues, devant le Baron, nu lui aussi et qui nous ordonne aussitôt de lui faire un tas de choses dégoûtantes ( je vous passe les détails). Devant mon refus, il s’énerve et tente de me prendre de force : crac ! Grand coup sur la tête de ma douce Pia, enragée : « Mais c’est qu’il a osé te toucher, ce porc
! Je suis la seule à avoir ce droit ! « « Oh oui ! Vas y, viens
! ». Et voilà, pas moyen d’être tranquilles ici : les gardes du Baron surgissent. Tiens, mais il est mort, ce vieux cochon ? Pourtant, Pia n’a pas frappée si fort… Terek est derrière tout cela. Et ne comptons pas trop sur lui pour nous tirer de là. Des complices, involontaires et morts, voilà ce qu’il lui faut
.
Victorieuses, nous récupérons notre équipement et repartons discrètement.
Y a du monde ici
Ne faites pas attention à nous, on ne fait que passer
. Enfin la sortie ! Mais déjà les hurlements des chiens retentissent : nous sommes pris en chasse ! Main dans la main ( maintenant que nous nous sommes retrouvés, pas question de nous séparer encore), nous filons dans la neige et la forêt. Une grotte cachée nous procure l’abris qu’il nous manquait ( plus calme une fois les occupants, des kobolds, massacrés). Enfin seuls. Un peu de repos nous fera du bien. Du repos et…
