1426, Madrid, palais royal, salle du trône.
La comtesse Iuliana, fort peu vêtue , la plus belle femme du royaume de Castille, s’avance, le regard brûlant d’admiration et de désir… Le genoux gauche à terre : »Votre Splendeur, je vous admire tant » (« c’est le cas pour toutes les femmes »), on se relève, trois pas en avant, le genoux droite à terre : »Votre Grandeur, nul en ce monde ne vous égale » (« Oui, je sais, je sais »), on se relève, trois pas en avant puis deux genoux à terre, les bras écartés et levés : « Faites de moi ce que vous voulez, je suis à vous ! » (« Aaah, voilà qui est intéressant »)
Son illustre grandeur daigna abaisser ses nobles yeux vers la charmante damoiselle si peu farouche et justement émerveillée : « Comtesse Iuliana… » « Oooooh, Votre Spendeur n’a pas oublié » « J’ai une mémoire d’éléphant » (« Mais ce n’est pas de ton nom que je me souviens le mieux ») « Ooooh ouiiiiii » « Informez moi » « Votre grâce, vos volontés ont été scrupuleusement respectées » « J’espère bien ! Mes volontés ne se discutent pas ! Je dis et que ma volonté soit ! » « Je suis votre servante ! » « Je sais, je sais. Bon, notre allié aragonais a trouvé intelligent de nous entraîner dans la guerre contre la Navarre… Comme c’est navrant. Nous qui ne rêvions que paix et amour » « Oh oui, l’amour… Je suis à vous » (« Rhaaa, mais je sais, attend un peu, je dois quand même gouverner aussi »)
« Et donc, la guerre ? » « Difficile, Votre Immensité. Alors que nous n’avions aucun grief contre la Navarre, celle-ci a trouvé malin de venir assiéger notre province de Cantabrie, ignorant les armées aragonaises qui déferlaient sur son propre territoire » « Quelle folie… Ont-ils reçu le bâton ? » »Nos armées ont failli… Je me donne à vous pour expier cette faute ! Corps et âme, je serai à vous » »Certes, certes, mais encore ? » (« Toujours faire passer le boulot avant le plaisir, sinon on ne travaille jamais ») « D’inexplicables défaites et, au final, la chute de la Cantabrie. Nos colons des îles Canaries se sont alors soulevé en masse contre votre pouvoir grandiose et il a fallu envoyer des troupes pour rétablir l’ordre » »Chose qui fut rapidement faite, j’imagine ? » »Hélas, non, o mon Seigneur et Maître, de nombreuses défaites se sont succédées … il nous a fallu presque deux années pour rétablir l’ordre et reprendre la Cantabrie… Frappe ce corps indigne de ta lumière, prend le ! Je suis tienne ! » (« oui, oui, une seconde quoi ») « Cela est intolérable. Des mesures ont-elles été prises pour remédier aux carences de l’armée ? » »Alvaro De Luna a été nommé généralissime… il a calmé la Navarre et celle-ci a finalement accepté une paix blanche avec nous »
« Pas dommage ! Et nos voisins ? » »Beaucoup moins vaillants que vous, votre Hauteur ! » »Je sais, je sais, mais encore ? » »Votre voisin portugais a lancé une grande campagne en Afrique pour évangéliser les infidèles » »Cela est admirable, il a tout notre appui pour cette sainte mission » »Le chef des infidèles a dévoré Byzance ! » »Comment ? Quel crime odieux ! Qu’il craigne désormais le courroux des Justes ! Son châtiment viendra, en temps et en heure » »Punis aussi ta servante, majesté, je ne mérite rien d’autre… Je m’offre à votre merci ! » (« J’ai assez travaillé pour aujourd’hui, là, non ? Il est temps de passer à autre chose »)
« Et la guerre franco-anglaise au fait ? » »Elle a fait deux vainqueurs et deux perdants. Dans le bon camp, on trouve l’Angleterre, qui a conquis trois provinces, et la France, qui en a perdu une d’un côté mais gagné trois de l’autre, et de fort riches provinces en plus » »Nous devinons quels sont les perdants alors » »Votre Gloire est siiii brillante, elle sait tout, elle devine tout ! Mon admiration et mon dévouement… » »Et donc ? » »La Bourgogne, certes, est la grande perdante, mais il y en a un autre : l’Autriche ! Son héritage est parti en fumée… »
« Triste jour pour notre bien aimé cousin… Comment a-t-il pris la nouvelle ? » »Il vous admire tant ! Il vous envoi toutes ses amitiés et les photos de sa copine dénudée » »Ah, le saint homme, je savais bien qu’il était homme de parole. Assurez le que nous sommes avc lui et que ses revendications sont légitimes. La foi du christ nous guidera » (« Formidables ces photos, depuis le temps que je les attendais… Reste plus qu’à arranger un rendez-vous maintenant »)
« Je vous en supplie…Je n’en puis plus…Votre Grâce… prenez moi » (« Ben et moi, tu crois que je ne suis pas impatient ? Bon, assez travaillé, passons aux choses sérieuses maintenant ») « Soit. Relevez-vous, comtesse, nous allons continuer cette discussion dans mes quartiers privés » »Ooooh ouiiii »
Nous levons un voile pudique sur la suite de cette histoire.
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