S’avançant dans la pénombre, Marlouf le germain voyait s’enfuir ses trois camarades.
Le coup porté par le comte Jmlo avait été puissant, très puissant. Le voir désormais agoniser en haut des remparts n’était qu’une bien faible consolation, car lui-même allait mourir. Le tocsin sonnait au loin, et Marlouf, en bon Germain, sentait l’odeur acre de ses maudits françoys, qui accouraient avec force torches et fourches.
Dans une ultime tentative pour faire face à ses actes, le Germain regarda le corps désormais immobile de leur victime. Tel serait bientôt le sort du Royaume de France. Comme n’importe quelle ribaude, cette nation s’était allongée pour recevoir en son sein les fiers Germains.
Et nul doute que le sort du pays était désormais scellé.
Satisfait, Marlouf fit quelques pas vers les remparts. Il lui fallait échapper à la question, et de toute façon le Savoyard l’avait mortellement blessé. Quelle fierté que d’être abattu par un adversaire aussi coriace !
Plus qu’un pas, et Marlouf franchissait l‘espace le séparant du vide.
Le château, les remparts, les lumières, les cris de haines des faibles français… tout cela scintillait devant ses yeux, tandis que la terre ferme se rapprochait.
Une ultime pensée, et marlouf le germain ne pu s’empécher de rire à gorge déployée. Oui, il était certain qu’il paierait une bonne pinte au fier Jmlo si celui-ci acceptait une tournée au paradis la semaine suivante, ce qui permettrait par la même occasion de faire du bon négoce avec le barbare Tgx…
Et cette terre désormais si proche …
Un soufle, un instant, toute une vie qui défile…
Une France asservie, enfin…
Rêve si proche, si lointain…
Le sol …
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