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AAR Imperium Romanum
http://img514.imageshack.us/img514/2...0080405wb9.jpg
:hurle: :hurle: :hurle: D'où est né l'attrait de Caius Avidius pour les gladiateurs ? Pour quelles raisons Jmlus a du fuir Rome et se réfugier en Crête ? Pourquoi un homme libre comme Chazam le Grec s'est retrouvé combattant dans l'aréne ? Comment Akmar Nibelung s'est-il retrouvé le seul survivant de sa famille en Germanie ? Quel est le lien entre nos héros et le pére de Commode, Marc Auréle ? Comment est née l'amitié entre Caius Avidius et l'homme qu'il assassina 30 ans plus tard, Venitius Varon ? A toutes ces questions, et bien d'autres que vous vous posez (ou pas), vous trouverez bientôt une réponse (ou pas) Caius Avidius Production présente, en mondovision, la génése d'un AAR culte pour toute une génération, qui a ébranlé le monde, lancé Mai 68, et inspiré Steven Lucas pour sa série "l'Empire Romain contre-attaque" Plus fort qu'un peplum polonais et qu'un porno roumain, retrouvez Imperium Romanum, son empereur philosophe et ses Chrétiens crucifiés ! Retrouvez toutes les réponses aux questions posées par l'AAR Civ'Rome dans sa génése, l'AAR Imperium Romanum ! Oh Yeah ! Bientôt sur vos écrans ... :ko: Ca c'est du teaser... |
:trone:
:clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap: :clap: (S'agissant d'un AAR de marlouf, j'espère qu'on me pardonnera de ne pas ajouter de texte). |
Youpie, le peplum est de retour :ok:
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Bon en même temps, j'ai fais comme un bon blockbuster US : tout dans la promo, rien dans le scénario :lol:
Nan en fait, je prends le jeu en main, je finis de lire un bouquin entamé aujourd'hui sur Marc Auréle, et d'ici quelques jours je pourrais m'atteler à l'écriture de l'histoire ;) |
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Hééé oui, espion belge (d'instruction latine) à la solde de la famille de Marcus Annius Verus, Lafritix a reçu instruction d'arranger une 'affaire' dans lequel Jmlus serait impliqué histoire de lui faire perdre le peu de dignité romaine qui lui reste. :o:
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sachons rester stoiques ! :lol:
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http://www.franconaute.org/forum/sho...8&postcount=49 Je trouve qu'il y avait de l'idée :chicos: |
Avant le début de l'AAR qui ne devrait pas tarder (la 1ère partie est écrite, avec un nouveau héros principal sorti tout droit du forum :chicos: ) déjà un premier avis sur le jeu (sur lequel je me suis fais un peu la main ce week-end et cet aprem)
Imperium Romanum est donc un nouveau city builder basé sur l'époque romaine, reprenant la grande tradition des Caesar et autres dérivés. C'est également un peu la suite de Glory of the Roman Empire, sorti par la même boite il y a prés de 2 ans - jeu qui était, en passant, tout simplement trés mauvais ... C'est donc trés classique, plutôt joli (mieux qu'un Caesar, mais moins beau que CivRome) mais ça ne casse pas spécialement des briques... la version d'il y a 2 ans était trés proche. Niveau jeu, on reste dans la même lignée que le 1er opus, avec une simplification extréme du systéme global (foutez un peu de flotte, de pain et quelques batiments prés des maisons et elles se trasnformeront rapidement en rgrandioses villas) qui franchement, peut être lassante au bout de quelques temps. Je sais par exemple que j'ai malheureusement déjà fais le tour du jeu alors que je n'ai pas débloqué tous les batiments constructibles. Toujours le même systéme d'exploitation des ressources locales, et la possibilité d'acheter/vendre le reste à d'autres villes de l'ére romaine, que ce soit à dos de cheval, de trirémes ou d'esclaves conciliants) Quelques petites choses sympathiques, comme une économie dépendant grandement des esclaves, justement (trop de travail harassant provoquera des révoltes) ou la notion de pauvreté assez présente : chaque foyer se voit attribuer un trésor familial, en fonction des boulots et des besoins. Si le trésor passe en dessous de 100 deniers, le chef de famille peut se diriger vers la criminalité (ce qui, pour le jeu, consiste à foutre le feu à sa propre maison ou celle du voisin) Bref une idée interessante, mais peu fouilée, donc bateau, et donc anecdotique. L'immersion globale me semblait meilleur dans Civ'Rome (même s'il faut le reconnaitre, le jeu était franchement rasoir ) mais niveau scénario, cette version là est plus riche : une 20aine de villes différentes à prendre en main (de Pompei avant l'irruption d Vésuve à Antioche en passant par Burdigala), chacune proposant des caractéristiques différentes, des ressources exploitables ou non, et des barbares plus ou moins présents. Idem, les tribus barbares, justement, sont parfois assimilables dans l'Empire (ajoutant quelques hommes et batiments) tandis que d'autres doivent tout simplement etre rasées... mais ps sur que leur attitude générale réponde réellement à nos propres actions. Ah, et bien sur pour avoir un public plus plus large : la construction d'une minuscule armée (equites, hastati ou archers) histoire d'aller taquiner du Vandale et autre Burgonde. ils auraient pu s'en passer, vu le résultat... un mode campagne, également, partant de la fondation de Rome jusqu'aux premiers empereurs... Mouais. Le jeu semble quand même un poil éducatif (au moins il ne se trompe pas dans les dates, contrairement à CivRome ou Glory of the machin truc) mais... que c'est simplifié, que c'est plat, bref... n'était l'AAR que j'avais en tête, j'aurais déjà laché le jeu :( :hello: |
Chapitre I : Des (in)discutables qualités de médecin d'Otto Grandpieos
En ce mois de mars 180, la nouvelle a traversé le campement en quelques minutes. Bravant le froid de l’hiver qui persistait toujours à Vindobonna (*Vienne) comme un peu partout sur le continent, les hommes sortaient des tentes et se réunissaient de leur propre chef à proximité de la place centrale. Le plus bel hommage que des soldats puissent faire à leur chef, l’intimité du campement étant bien éloigné de la frénésie qu’il y eut quelques jours plus tard à Rome, où le deuil et le voyeurisme se mêleraient dans une des ces fêtes dont la ville seule avait le secret. http://img143.imageshack.us/img143/1945/vienneow1.jpg Vienne, son camps fortifié, ses barbares, son cadavre impérial Pour l’heure, c’était le profond respect qui dominait. Les soldats connaissaient depuis des jours l’état de santé du vieil empereur, que l’on disait malade depuis notre arrivée au bord du Danube. J’avais facilement pronostiqué le mal terrible qui frappait César : la peste, contre laquelle seuls des offrandes faites aux Dieux étaient susceptible de les inciter à laisser encore un peu de vie dans le corps douloureux de Marc Aurèle. Hélas… leur choix avait été bien différent, et l’Empire connaît depuis un nouveau maître. Je n’ai certes pas le temps pour m’appesantir sur l’homme que la destiné à laisser comme guide suprême de Rome. Ni le temps, ni le recul, et c’est avec ironie que je me surprends à me demander ce qu’il adviendra de notre monde. Jugez plutôt : pour la première fois, nous aurons un César né dans le pourpre. Pour la première fois, celui qui nous dirige est né avec une cuillère d’argent dans la bouche. Au choix du plus digne, nous avons eu la préférence du sang. Puisse Mercure nous éviter les folies que nous avons connues le siècle dernier ! Enfin cela ne me concerne plus, et le caractère emporté de Commode l’emmènera, lui et Rome, là où bon lui semble. Quant à moi, cela fait maintenant 2 mois que j’ai perdu celui que je devais sauvegarder, et les quelques traces de fausse affectation que j’ai pu saisir ici ou là dans l’entourage de l’ancien empereur, ont laissé place à une grande solitude. Si, fut un temps, l’on chantait les louanges d’Otto Grandpieos, il s’agit dés lors d’un lointain souvenir, qui me semble parfois même irréel. Il n’est de plus grande honte pour un médecin que de ne pouvoir sauver ceux dont il a la charge. Il est certain qu’en ces circonstances précises, le poids que j’ai sur l’âme, je l’emporterai avec moi sur le bûcher funéraire. Si j’en ai un. Quant aux souvenirs que je garderai, ils sont nombreux, mais l’un d’eux frappe plus encore mon esprit que tout autre – car c’est peut être là que tout avait commencé, et que tout se finit toujours … à Rome. http://img369.imageshack.us/img369/708/romebk6.jpg Nous avions mis plusieurs semaines pour remonter toute la péninsule italienne depuis notre arrivée à Brindisi, ralentis que nous étions par la colonne de soldats nous escortant, mais aussi et surtout par le peuple qui était venu acclamer son Empereur tout le long de la Via Appia. En ce petit matin d’octobre 176, nous avions quitté l’ultime halte et le peuple présent sur les bas côtés nous pressait toujours de plus prés, dans un concert de vivas et une joie toute latine que je n’avais pas connu depuis longtemps. L’événement était de taille, puisque nous nous approchions enfin de la métropole romaine, après une très longue absence. Il n’avait été nulle époque où un César s’était absenté aussi longtemps du cœur de l’Empire. Ainsi, alors que j’observais les visages épanouis des Romains à travers le long voilage matelassé fermant les côtés de la litière que je partageais avec ma femme et ma fille, je repensais à cette absence de prés d’un an qui avait précipité la chute de Néron, un siècle plus tôt. Parti aux jeux de Grèce où il concourra (et remporta) toutes les épreuves réservées habituellement à des acteurs, il était revenu dans une ville noyautée par le soupçon, la peur et le complot. Deux mois après, s’en était finit de Néron, ses déclamations enflammées devant une population ennuyée et ses concours d’éloquence. On aurait pu craindre les Romains rancuniers envers un empereur trop souvent absent. Pensez donc : Marc Aurèle, lui, n’était pas revenu à Rome depuis plus de 7 ans, un réel exploit quand on connaît le besoin vital de tout Romain de pouvoir sentir, toucher, observer César, que ce soit en flânant sur le Forum, en assistant aux Jeux ou en longeant les palais du Palatin. Mais les raisons de César étaient nobles, et son caractère bien différent de certains de ses prédécesseurs. Nous avions tous quitté Rome en 169, après que Marc Aurèle ait présidé aux derniers hommages en la mémoire du co-empereur tout juste décédé, Lucius Verus. Durant ces 7 années, nous avions voyagé aux frontières de l’Empire, repoussant les barbares au-delà du Danube, avant de rejoindre l’Asie face à des Parthes toujours plus belliqueux. Un début de guerre civile écrasée dans l’œuf, un détour par les provinces d’Egypte et de Grèce, et déjà 7 années s’étaient enfuies, sans même que je m’en rende compte, tout à ma tâche de veiller sur la santé de César. http://img369.imageshack.us/img369/1011/grecelu3.jpg En sale état, quand même, l'Acropole ... Je repoussais de la main le voile de la litière, me laissant bercer par les bruits de la foule tout autour. Ma fille ne cessait de poser des questions à sa mère concernant Rome, une ville dont elle avait presque tout oublié après une si longue absence. Dehors, le bruit s'amplifiait, et le paysage se modifiait au fur et à mesure que nous nous rapprochions de la Porte Capéne. Les champs avaient laissé place à de vastes monuments funéraires, et plus nous remontions parmi les morts, plus nous approchions des vivants. Les tombes devenaient de plus en plus anciennes, de gigantesques mausolées protégeaient les restes de familles remontant bien avant la chute de la République, et déjà, au-delà des remparts, on distinguait les collines de Rome. Je me penchais à nouveau hors de la litière pour observer le Palatin, la colline impériale, où nous nous rendions. http://img143.imageshack.us/img143/5217/palatinhx9.jpg Au fond, les riches édifices du Palatin assiégés par des mouettes rieuses A l’avant du cortége, la Plèbe ne cessait d’applaudir Marc Aurèle, qui avait abandonné sa tenue militaire pour une simple toge, montrant ainsi l’homme légaliste qu’il était, tandis que son fils Commode devait certainement parader à ses côtés, avec toute la morgue dont il était capable. Cet enfant était fier comme un paon, et ce n’était pas ce que m’avait glissé à l’oreille César quelques jours plus tôt qui allait le rendre moins morveux : Commode participerait au triomphe de son père, avant d’être nommé Consul, à tout juste 17 ans. http://img504.imageshack.us/img504/8392/commode1as8.jpg Petit morveux deviendra Grand... j'aurais mieux fais de ne pas l'opérer de ses glaires... sale gosse ! |
Super bien écrit ! Vraiment :)
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Merci Coelio ;)
Par contre à la naissance de Domitien, son pére n'était pas encore un César, sauf erreur (Vespasien prend le pouvoir en 69, Domitien était déjà né depuis belle lurette) Bref Commode est le seul empereur à naitre au moment où son pére est déjà lui même empereur (ce qui était le sens de ma phrase) |
Citation:
Mais puisqu'on est dans le chipotage je dirais alors que Britannicus fut un Cesar né dans la pourpre :chicos: [/chieur] ;) |
Citation:
Superbe début, calme, presque reccueilli... mais on sent venir l'orage. Beau caractère d'archiatre, sage, honnête, intelligent, digne pendant de l'âme d'élite que fut Marc Aurèle :chicos: |
Chapitre 2 : De l'entourage néfaste de Commode, à commencer par Schnickeon le Proxénete
Le Triomphe qui accompagna le retour de Marc Aurèle fut à la hauteur de l’événement. Le Vieux Prince n’avait eu de cesse de fouler les Marches des l’empire afin d’y ramener la paix, et le Peuple Romain, pour qui rien n’importe plus que la stabilité, lui en était profondément reconnaissant. Ni les invasions germaines, ni les velléités Parthes, ni les menaces de divisions en Egypte n’avaient pu ébranler l’assurance de César, et son retour à Rome lui laissait espérer un cours répit, la possibilité de se retirer à l’abri du reste de la cour pour continuer à écrire ses Pensées, un recueil destiné à l’usage privé et dont il me lisait parfois quelques extraits. Le vieux Monarque faisait ainsi preuve envers moi d’une tendre amitié, acceptant de me tendre des textes dont l’encre n’avait pas encore eu le temps de sécher, afin de recueillir mon avis. Point d’arrogance là dedans, ni même ce que certains auraient pu considérer comme vanité et orgueil royal. Marc Aurèle n’était pas de ceux là, il ne recherchait pas la flatterie de son entourage mais aimait à partager les idées, les opinions, et ne jugeait jamais un avis moins intéressant qu’un autre. http://img262.imageshack.us/img262/1408/arcjm0.jpg Hé j'ai une idée les mecs! Si on ruinait la population pour construire un arc de triomphe inutile ? Ah ouais, trop top ! Aussi, ce que je vis du Triomphe me déchira le cœur et raviva une plaie que je ne cessais de camoufler depuis plusieurs mois. Voir cet homme au firmament de l’Humanité se montrer si humble, le voir descendre du char sur lequel il s’était placé pour avancer à pieds, comme n’importe lequel des hommes qui avaient combattu avec lui durant toutes ces années, tout le long de la procession et sous les acclamations de la foule…le voir avancer, si généreux dans sa volonté de ne pas paraître plus qu’il n’était, tandis qu’à ses côtés, Commode était toujours perché sur le char et espérait ainsi recueillir les fruits d’une épreuve qu’il n’avait pas vécue… Pour nombre d’entre nous, le message lancé par Marc Aurèle était double : s’il voulait qu’on ne le considère que comme un homme parmi les autres, comme le Prince Philosophe comme il aimait à s’appeler avec une certaine ironie, il souhaitait également que les Romains s’habituent à voir en Commode un véritable successeur, nonobstant sa jeunesse, son inexpérience et son arrogance qui transparaissaient déjà. Marc Aurèle était fatigué par ses nombreuses années usée à l’exercice du pouvoir, et l’occasion était trop belle pour ne pas nous préparer à une prochaine succession. La nomination avait été proposée et approuvée, et Commode allait d’ici quelques jours être élevé Consul à 17 ans, là ou les Lois stipulaient que les citoyens devaient avoir au moins 33 ans. Le fruit que même Auguste, alors âgé de 20 ans, n’avait pu décrocher lors de la chute de la République, Commode allait s’en emparer sans avoir prouvé une quelconque valeur. L’attitude était très étrange venant de Marc Aurèle, dont le respect de la légalité, la sagesse des décisions et l’intérêt du bien commun faisaient office de vertus depuis qu’il avait été destiné à l’Empire. L’explication était en partie personnifiée par certains des hommes qui participaient au cortége, un peu en recul par rapport à l’Empereur et son fils : Schnickeon, un Grec tout comme moi, ainsi que Julius Sentencius, un centurion qui avait brillé lors des batailles en Germanie mais dont je connaissais malheureusement la face cachée, bien moins avouable, et dont je vous entretiendrais plus tard. Deux hommes qui allaient lourdement influer sur le cours des événements, comme ils l’avaient fait par le passé. Lorsque nous avions quitté Rome, en 169, ces 2 hommes m’étaient encore parfaitement inconnus. Schnickeon devait végéter quelque part aux environs d’Athènes, exerçant les tâches les plus rustres qui soient, et sa réputation avait réussit à le suivre lorsqu’il avait rejoint notre colonne dans le courant de l’année 175. Chassé de la métropole grecque après plusieurs affaires sanglantes ayant trait à des prostituées qu’il entretenait avant de les louer aux plus offrants contre certains secrets, Schnickeon avait rejoint notre lente colonne qui s’était ébranlée hors des forêts de Germanie avec comme destination la Syrie. http://img508.imageshack.us/img508/5129/saucissemt9.jpg Mon Dieu qu'il est veule ! Ce Schnikeon n'est qu'une graine de communiste... Nous ne partageons pas les mêmes saucisses ! Marc Aurèle, qui sortait tout juste d’une longue maladie qui avait faillit l’emporter, avait été rejoint par Commode, qui venait tout juste de revêtir la toge virile et espérait ainsi, se sentant enfin Homme, pouvoir enfin commander à des troupes. Commode et Schnickeon, tous les deux poussés au lucre et aux bassesses de la vie, s’étaient aussitôt entendus comme larrons en foire, sous le regard absent de César. Marc Aurèle, tout à la tâche de la gestion d’un Empire, n’avait pu déceler dans l’entourage de son fils ceux qui l’amenaient sur la pente de la méchanceté et du vice. Il faut dire que César, encore affaiblit pas la maladie dont j’avais pu le sauver in extremis, avait toutes ses pensées tournées vers la Syrie, l’Egypte et l’homme qui tourmentait son esprit depuis que nous avions du quitter la Germanie : Avidius Cassius, l’un de ses généraux en charge de l’Egypte, et qui venait de s’autoproclamer Empereur en ce mois de mars 175. http://img180.imageshack.us/img180/104/cappadoceck7.jpg Alors l'Egypte, c'est simple : vous traversez le Bosphore au feu rouge, puis c'est tout droit aprés 3.000 km, vous pouvez pas vous tromper ! Ce n’était pas la première fois qu’en diverses provinces de l’Empire, des généraux saisissaient leur chance et, se faisant acclamer par leurs troupes, partaient à la conquête de Rome et de l’univers. Si certains avaient eu les moyen de leurs ambitions, la plupart avaient vu leurs prétentions se terminer dans le sang, comme Galba et Vitellius peu après la disparition de Néron. Avidius Cassius s’était il inspiré de Vespasien, le général en exercice en Judée qui avait pu s’emparer de l’Empire en 70 et restaurer la stabilité ? Avidius, dont le commandement était bien proche de celui de Vespasien cent ans plus tôt, tentait-il de s’inspirer de son célèbre prédécesseur ? Je l’imagine traversant les mêmes pièces, observant les rainures du sol et la patine du marbre amplifiée par le siècle écoulé, cherchant des yeux l’ombre des empreintes du général qui lui servait de modèle… Toujours est-il que peu après notre victoire sur les tribus germaines des Quades et des Marcomans, nous était parvenue l’annonce de la trahison d’Avidius Cassius. Au lieu de rentrer à Rome, après 5 ans d’absence, Marc Aurèle décida de porter la guerre en Egypte afin d’en finir avec les prétentions d’Avidius. La famille impériale était largement représentée puisque Marc Aurèle était accompagné de l’impératrice Faustine, toujours à ses côtés, ainsi que de Commode, qui comme on l’a vu nous rejoignit alors que nous traversions la Grèce. Nous n’avions pas une idée exacte de l’étendue de la rébellion en Egypte, en Syrie et en Cappadoce, mais le spectre de la guerre civile, tant abhorrée par les Romains, était de retour. Du simple soldat, calant son pas sur celui de ses voisins, aux décurions, des centurions jusqu’au généraux entourant Marc Aurèle, tous, y compris nous, civils accompagnant l’expédition, avions à l’esprit qu’une nouvelle fois, des frères allaient s’entretuer, des familles se déchirer, que Rome allait faire couler du sang romain. Même 5 ans plus tard, j’ai encore à l’esprit le bruit sourd de ces 4 Légions foulant les routes macédoniennes, cette longue colonne vouée à la mort et la destruction. http://img301.imageshack.us/img301/3776/lgionshk3.jpg Ouais, bon, sur les 4 légions, y'a peut être 1 déserteur ou 2 ! Non, 3, je ne crois pas... Non... |
J'ai encore le beau rôle :lol:
Qu'est ce que vous avez contre les saucisses, c'est important les saucisses ! :o: |
Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii! :jumpy:
:foule de jeunes pucelles en délire devant leur Héro Mâle, leur star testostéronée préfée : marlouf l'AARiste!: :banana::banana::banana: |
Chapitre 3 : Du jeune autiste au puissant commerçant, ou l'épopée de Chazam le Grec
C’est peu avant la traversée du Pont et notre arrivée en Asie que j’eus le bonheur de retrouver mon jeune frère Chazam, dont la distance et mes occupations auprès de la famille impériale m’avaient privé de la compagnie. Je lui avais envoyé un message lui faisant part de notre passage à proximité de la Grèce, ayant le vague espoir qu’il pourrait peut être nous rejoindre. C’est néanmoins avec une grande surprise que le messager revint au bout de quelques jours accompagné d’un homme portant un long manteau à capuche le protégeant de la poussière soulevée par les chevaux. Quand il souleva la capuche pour me montrer son visage rieur, j’éclatais de joie et attendais qu’il descende de cheval avant de sauter dans ses bras. Lui dont le souvenir m’avait laissé l’image d’un tout jeune garçon renfermé sur lui-même était devenu un jeune homme aventureux au contact facile, aimant à découvrir le Monde et s’émerveillant encore de tout. Les quelques jours durant lesquels il suivit la même route que nous ont marqué mon esprit puisque, 5 ans après, je m’en souviens toujours comme l’un de mes derniers moments de pur bonheur, avant que les événements liés à la famille impériale ne mettent un terme à ma douce quiétude. Nous passions les journées à discuter du passé, et de notre enfance dans les faubourgs d’Athènes. Chazam était le fruit du remariage de notre mère, ce qui expliquait la sensible différence d’âge entre nous. Enfant rieur et éveillé, il était tombé rapidement dans le mutisme le plus total après le décès soudain de notre mère suite à une maladie qui l’emporta au bout de quelques semaines, événement qui nous marqua bien plus que nous ne l’aurions admis en public. Je me dirigeais rapidement vers la médecine, science portée au statut d’art dans le Péloponnèse tellement la découverte et la lutte contre les maladies avaient acquis ses lettres de noblesse avec les médecins grecs. http://img409.imageshack.us/img409/2411/medecinvx6.jpg Une maison sur 2 étages, des voisins fortunés, 2 chars garés dans la cour... toi, tu es médecin ! J’étais assez inquiet lorsque j’embarquais pour le Latium puisque Chazam ne semblait toujours pas remis du choc, mais le destin sait parfois se montrer clément, plaise aux dieux. Malgré la proximité de la mer, que l’on pouvait voir des hauteurs de l’Acropole, les différents ports d’Athènes avaient perdu de leur superbe depuis la colonisation des Romains, et le Pirée avait même été complètement détruit par le tristement célèbre Sylla. Le général romain s’y comporta comme il le fera quelques années plus tard à Rome, commandant des exécutions sommaires, envoyant de vielles familles athéniennes en esclavage et détruisant – espérait-il – tout une partie du panhellénisme. Avec la perte de ses ports les plus prestigieux, le déclin d’Athènes fut irrémédiable, et il fallu plus de deux siècles pour que le commerce par voie navigable revienne en force dans la région. C’est aussi avec un plaisir certain que je voyais Chazam sortir de son mutisme et scruter, les yeux ronds comme des soucoupes, les navires de l’est accostant au Pirée et y déversant tous les trésors de l’Orient, tandis que les cales des bateaux pour l’ouest étaient remplies de marbre rosé et de statuettes finement travaillées, afin d’accroire un peu plus le luxe des édifices romains. Je savais en embarquant sur l’un de ces bateaux que Chazam avait certainement découvert ce qui le sortirait de son apathie. Du plaisir, j’en avais aujourd’hui, alors qu’il me narrait ses différents voyages à travers la Méditerranée, lui qui était devenu un commerçant sans peur, n’hésitant pas à aller taquiner du Parthe pour obtenir des soies plus fines, ou s’enfoncer au-delà des déserts Egyptiens pour ramener des trésors de Nubie. Il ne lassa d’ailleurs pas de m’étonner quand j’appris qu’il était à l’origine de cette mode actuelle des poupées africaines travaillées dans du bois rare et que l’on retrouvait dans les mains de tous les enfants de la haute société romaine : l’idée lui en était venu au contact des familles de mercenaires koushites. http://img171.imageshack.us/img171/4142/chazamcs7.jpg La chute du sesterce a fait des esclaves un valeur refuge, oui, c'est sur ! Et lui de m’expliquer un peu plus qui étaient tous ces peuples, de me parler du grand chaudron romain en ébullition, des tentatives impériales pour écraser les cultures par une incorporation très parcimonieuse de leur culture, comme pour mieux les combattre. Chazam avait décidemment bien changé : lui à qui l’on ne pouvait pas faire décrocher un mot était désormais un expert en populations indigènes. Je regardais ce jeune homme, me demandant si réellement le même sang nous unissait, moi le médecin suivant une cohorte impériale sans réellement exercer sauf à de rares occasions, et lui le commerçant aventurier qui autrefois se fondait avec les murs d’Athènes, et dont aujourd’hui le nom de Chazam le Grec était connu aussi bien aux sources du Nil que sur les hauts plateaux d’Arménie. Plus dangereux surtout, les idées de mon frère sur la grandeur de la Grèce ancienne et l’autonomie des peuples frisaient dangereusement la sédition. Les mouvements d’indépendance étaient une perpétuelle épine plantée dans l’orteil de Rome, et l’Empire se devait de les gérer avec célérité. Je savais en bon médecin qu’une minuscule blessure, a priori insignifiante, pouvait amener si elle n’était pas traitée à une nécrose pouvant emporter le sujet. Il en était de même pour Rome, et si les quelques 30 Légions réparties à travers l’Empire avaient vocation à empêcher toute intrusion extérieure, elles étaient politiquement là pour empêcher tout heurt intérieur. La meilleure preuve en était l’expédition à laquelle je participait pour restaurer l’ordre en Syrie et en Egypte face au général Avidius Cassius, et qui une fois de plus dans l’Histoire de Rome opposait la terre natale du Latium et son pouvoir central, face aux anciens Royaumes d’Orient. http://img293.imageshack.us/img293/1...mpsad80hi4.jpg Répartition des Légions Romaines. Elles seront au nombre de 30 sous le principat de Marc Auréle Enfin alors que nous commencions à traverser l’Anatolie, après la traversée du Bosphore, Chazam nous quitta afin d’embarquer pour la Judée, où il espérait arriver rapidement afin d’y conclure des affaires. Je l’introduisais peu avant son départ auprès de la Cour, à commencer par Marc Aurèle, qui lui prêta un intérêt réel. Commode lui laissa une impression extrêmement mitigée, surtout quand Chazam reconnu à ses côtés Schnickeon. Le tableau qu’il me dressa sur l’ancien proxenéte athénien était encore bien plus sombre que les échos que j’avais eu jusque là. L’homme était retord, avide d’argent, et n’hésitait devant rien pour acquérir la moindre once de pouvoir. Un homme extrêmement dangereux, me confia Chazam – et j’aurais malheureusement le privilège de m’en rendre compte par la suite. Finalement Chazam croisa également l’impératrice Faustine, le temps de quelques instants, mais ce qu’il me glissa après l’entretien me glaça le temps, lui qui n’était là que depuis quelques jours et rencontrait cette Cour pour la première fois. Avait-il saisi les regards rapidement glissés, l’intonation de voix peut être un peu trop mielleuse, avait-il pu analyser tout cela aussi rapidement tout en connaissant la réputation de croqueuse d’hommes collant à la peau de Faustine ? Toujours est-il qu’il me fit remarquer que coucher avec la femme de César n’était pas être aventurier, mais suicidaire. Je n’essayais même pas de nier ce que lui avait pu découvrir en l’espace de quelques minutes, me demandant uniquement où ma tête roulerait si l’affaire était découverte par d’autres. Le regard que me coula Chazam avant d’embarquer pour la Judée me laissa dans un état de tristesse contrastant avec les derniers jours, tel un voile venant ternir les joies passées. Chazam l’avait pressentit, et dans son regard on lisait tout : Parmi ceux qui avaient tout, je m’étais mis dans une situation inextricable et excessivement dangereuse. Comme l'homme se rendant aux vespasiennes et tombant dans l'orifice, je me retrouvais, littéralement, dans la merde. http://img255.imageshack.us/img255/4919/departwk5.jpg Allez rentre bien, de toute façon on se refait une bouffe dans quelques années !? |
étonnant qu'il ne vende pas des saucisses ! :lol:
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:lol:
C'est la loi du marché, la saucisse n'est pas encore assez côtée :o: |
Mad, dans ton dernier post, je ne vois pas les illustrations 1 et 3. Suis-je le seul ?:loose:
Superbe, mais où ai-je mis ma b..., je veux dire ma tête... (terme, mal venu aussi, vu que les citoyens romains - et un aussi éminent médecin est nécessairement citoyen romain - sont exécutés par décapitation) :guillo: Sinon, une petite incohérence (à moins que ce cher Otto Grandpieos aime beaucoup la seconde épouse de son papa - il semble aimer les femmes un peu blettes, Faustine ayant fait un nombre horrifique d'enfants à son empereur de mari - ) : il parle de sa mère à propos d'une personne qui ne peut d'évidence être que sa belle-mère... |
Effectivement j'ai moi même aujourd'hui un probléme avec les 3 premiers screens (sur 4, c'est un peu chiant )
Il y a de bons hébergeurs d'images autres que imageshack ? (je me doute que la question a déjà été souvent posée :honte: ) Sinon je confirme, Otto, que Chazam et toi êtes bien nés de la même mére (suite au décés accidentel du premier mari, mais je ne rentre pas dans les détails, ça ferait un peu trop Côte Ouest :lol: ) Quant à Faustine, malgré le nombre de mioches qu'elle a enfanté (12 ou 13 pour Marc Auréle, de mémoire ? :choc: ), elle était (semble t'il) réputé pour son côté couche-toi-là :lol: (autre cause, la couche impériale, ça se refuse difficilement sous certaines conditions :siffle: ) |
Chapitre 4 : De l'insistance d'Otto Grandpieos à tremper son biscuit dans la couche imperiale
La réputation de l’impératrice Faustine n’était plus à faire, et seul le profond respect des soldats pour leur empereur avait empêché l’étalage des ragots sur la place publique. Il est même certain, et j’en fus témoin, que Marc Aurèle, dont l’intelligence n’était pas la moindre des qualités, avait eut vent de ces rumeurs. Plusieurs facteurs avaient du jouer pour éviter le courroux impérial, à commencer par le penchant que Marc Aurèle eut la plupart du temps pour la retenue, en application de vieux philosophes grecs. La Cour était également un bruissement perpétuel de lutte pour le pouvoir, et la sexualité n’était qu’un des nombreux moyens pour parvenir à ses fins. Qu’elle semblait loin, l’époque où un César aurait exécuté ou, plus hypocritement encore, banni sur quelque rocher perdu au milieu de la Méditerranée, la malheureuse concubine qui aurait de trop nombreuses fois tenu écarté ses cuisses pour une semence autre qu’impériale… http://img401.imageshack.us/img401/2712/faustinezk7.jpg Un ragot sorti d'une auberge romaine a toujours un fond de vérité ! Un destin trop cruel pour Faustine, qui avait donné à Marc Aurèle une sacré tripotée d’enfants, treize pour être exact, et dont j’avais aidé à la naissance un certain nombre. De plus, comme me le confia ce soir là César alors que je lui prenais le pouls, renoncer à Faustine correspondait, dans sa pensée stoïcienne, à renoncer à l’empire : c’était en se mariant à cette fille d’Antonin que Marc Aurèle avait pu accéder aux plus hautes sphères de l’Etat. Tandis qu’il me faisait cette remarque, je rougissais, songeant également à la récente constatation de mon frère Chazam. Soigner un vieil homme tout en couchant avec sa femme n’était pas un exercice aisé, surtout quand l’homme en question n’était autre que le maître du monde connu. Les dieux m’avaient ils rendu fou en me jetant dans les bras de l’impératrice ? Elle n’était pas spécialement attrayante, et l’idée même de me retrouver dans ses draps ne m’aurait pas un instant effleuré si elle n’avait pas joué tout en finesse, tandis que je tombais dans le piége comme un rat. Mon quotidien durant cette traversée d’une partie de l’Europe et de l’Asie était réglé comme une horloge, partagé entre Marc Aurèle dont je surveillais la santé encore un peu chancelante, et l’impératrice Faustine dont j’étais devenu, sans même m’en rendre compte, le confident. Chaque matin, elle s’inquiétait de la santé de son mari, et je la rassurais par quelques mots. Depuis plusieurs mois déjà, elle avait pris l’habitude de me consacrer une partie de ses matinées, demandant toujours plus de détails sur les lassitudes de son mari, me questionnant sur une toux plus rauque que la veille, ou un vertige qu’elle pensait avoir constaté chez lui. Etranges séances qui se répétaient sans cesse, et dont j’aurais dû, dés le début, me douter des conséquences. Une main lascivement posée sur mon avant-bras, un regard troublant qui semblait me percer de part en part, le tout dans l’atmosphère feutrée de la tente de l’impératrice, entre tapis de Syrie et fins voilages venus par delà l’empire, des terres inconnues d’Extrême Orient. Je ne sais comment mon esprit n’a pas pu déceler la situation extrêmement pénible dans laquelle je plongeais, et des deux pieds. Une épouse que j’estimais mais dont l’éclat semblait avoir terni depuis qu’elle avait donné naissance à notre fille unique ? Le contact rugueux des soldats de la Légion, dont les imprécations auraient pu dépuceler les Vestales elles-mêmes ? L’excitation du voyage et des expéditions, la peur de la mort dont l’idée ne pouvait jamais lâcher les hommes quand on avait eu en face de soi les barbares de Germanie ? Le contraste entre les horreurs de la guerre, dont je n’étais malheureusement pas plus protégé que quiconque lorsque nous avions rejoint le Danube, et la chaude ambiance au contact de l’Impératrice m’avait précipité dans une double vie dont je ne mesurais pas les conséquences. Un matin où elle avait été plus pressante encore, alors que nous traversions la Macédoine, j’avais capitulé face à la reine du monde et partagé sa couche, me souillant comme le plus misérable des damnés. http://img91.imageshack.us/img91/5379/campementkt9.jpg Construction d'un campement pour la nuit avec 1) un mur, 2) un fossé et des soldats au torse huilé, 3) le lupanar de Faustine Et chaque matin, ou presque, le rituel recommençait, quelques précisions sur l’état de santé de Marc Aurèle récompensés par quelques instants avec Faustine, le tout étant assez bestial et effréné, dans la crainte de se faire prendre. Le type exact de relation qui pouvait me faire perdre la tête pour un bruit, une indiscrétion, un témoin. Un matin, je ressortais de la tente et tombait nez à nez avec Schnickeon, qui me fixa avec un rictus passablement agaçant. Je rentrais les épaules et détalais sans demander mon reste, priant pour qu’il n’ait rien vu qui puisse m’accabler. Pour la première fois depuis bien des années, je pensais même à sacrifier un animal, n’importe lequel, afin de m’attirer les bonnes grâces des dieux. Je passais la journée dans un état de terreur permanent, transpirant plus que de raison et sursautant à chaque fois que l’on venait m’enquérir sur la santé de César. Le soir enfin, je me rendais au banquet donné lors de notre nouvelle étape pour les familiers de la Cour. J’avais quelques instants auparavant encore, caressé du doigt la pointe de mon poignard, me demandant si j’aurais le courage de me trancher les veines. Faire sortir le sang d’autrui était certes en partie mon métier, mais il n’allait pas de soi que je puisse faire de même sur mon corps, surtout que je l’estimais en trop parfaite santé pour le charcuter. Et alors que je prenais place sur l’un des siéges autour de la table (les lits n’étaient utilisés pour les repas que lorsque nous étions à l’abri d’une ville et non, comme ici, en rase campagne anatolienne) je m’imaginais des tableaux tous plus dramatiques les uns que les autres, qui avaient tous comme finalité que je mourrais dans des circonstances horribles, tandis que ma famille était, dans le meilleur des cas, déportée sur une île déserte voir, pour ne pas faire désordre, proprement massacrée et jetée dans un fleuve dont personne ne se souviendrait le nom. Je regardais les convives se mélanger les uns aux autres, voyant dans une dernière vision cauchemardesque ma fille se faire violer par un soudard aviné avant d’être exécutée, puisqu’il était dit qu’une vierge ne pouvait se voir ôter la vie. http://img98.imageshack.us/img98/9788/repaspd4.jpg Vite, s'assoir sans regarder personne, vite et... merdeuhhhh, je me suis assis sur les genoux de Faustine ! Aussi l’habituelle bonne humeur de Marc Aurèle se révéla une surprise inattendue, et tout en discutant avec mes voisins, j’en venais à penser que la liaison n’avait pas été ébruitée. Il y avait bien des regards insistants venant de Commode, ainsi que de tout ce petit monde qui tournait autour du prince comme des chiens qui glapirait pour obtenir un morceau de viande : Schnickeon, bien sur, qui était désormais aussi collé à Commode que s’il était ombre, et qui l’emmenait jusqu’au bout de la nuit dans des jeux de dés, où le vainqueur se voyait attribuer les femmes les moins farouches. Mais également un ancien esclave, Perenis, que Commode avait affranchit contre, disaient les rumeurs, de folles nuits un peu plus intimes, et à l’écart des yeux et des oreilles de Marc Aurèle. Sans compter Chal, le jeune fils de Perenis, un peu moins vieux que Commode mais tout aussi pervers et débauché que son père. Difficile de savoir comment Commode allait pouvoir se départir de cette néfaste compagnie afin de recevoir l’éducation que Marc Aurèle tentait d’apporter à son fils, et lui éviter ainsi les écueils d’un pouvoir trop grand, arrivé trop tôt. Et Faustine, dont l’état se dégradait au fur et à mesure que nous approchions de la Syrie, Faustine qui assouvissait dans le sexe ses inquiétudes grandissantes alors que nous étions sur le point de porter le fer contre le général rebelle Avidius Cassius. Faustine qui scellerait bientôt mon destin, un destin devenu inexorable par la volonté des dieux, puisqu’il était dit que j’étais maudit et que ma famille ne me survivrait pas. http://img291.imageshack.us/img291/322/chaljb4.jpg Le probléme avec ces esclaves, c'est cette volonté de sortir de leur crasse et leur basse extraction. Feignasse! |
Toujours aussi bien écrit. :shocked: :ok:
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Mieux que Gladiator :ok: :clap:
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Merci, merci :priere: :honte:
L'inconvénient avec une histoire se déroulant dans le passé par rapport à une premiére histoire, c'est que le suspens est un peu moindre (par exemple Chazam va vivre encore longtemps, ça on le sait ... a moins que ce ne soit pas le même ? :lol: :ko: enfin j'espére que ça donnera un autre éclairage sur les mêmes personnages qu'on retrouve par la suite) La suite, d'ailleurs, d'ici ce soir, logiquement, avec quelques personnages en plus (l'installation est lente, mais en fait je me fais plaisir :lol: ) J'ai en revanche un gros soucis avec les illusrations, car franchement le jeu Imperium romanum est moins beau et touffu (enfin c'est un bien grand mot...) que Civ'City Rome, y'a bien quelques bonnes idées, mais plus le même délire avec les différentes écoles de gladiateurs, les sénateurs qu'on pouvait observer à travers les fenêtres de la Curie, les temples consacrés à plusieurs dieux au choix, etc. C'est un peu dommage, le jeu est quand même moins bon car encore plus superficiel ... :( |
No comment de peur d'être dythirambique ;)
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Chapitre 5 : Ou comment Otto Grandpieos se retrouve mélé malgré lui à un vaste complot
Le contact de Faustine m’avait dangereusement rapproché d’un monde inconnu pour tout autre citoyen romain, et qui pourtant décidait souvent des destinés de l’empire : le monde des intrigues, des luttes d’influences et des coup bas. J’en avais une vague idée, à voir le nouvel ami inséparable de Commode, Schnickeon. Mais c’est Faustine qui me révéla, dans toute sa splendeur, les couloirs tortueux et sombres qu’empruntait bien souvent le vrai pouvoir. Du médecin à l’amant, de l’amant au confident, il n’y avait qu’un pas que j’avais allégrement franchis. Il faut croire que cette relation ne pouvait être à sens unique, puisque j’appris beaucoup, le temps de ces quelques mois passés entre les sombres forêts de Germanie aux déserts de Syrie. Les derniers jours, alors que les 4 légions serpentaient tel un long ruban d’une ville à l’autre, de l’étape du matin à celle du soir, les choses se précipitèrent et me firent entrevoir ce que bien peu avaient pu connaître auparavant. La santé de Faustine déclinait au fur et à mesure que nous nous enfoncions en Syrie et nous rapprochions de l’Egypte, où le général Avidius Cassius semblait vouloir mener contre Marc Aurèle le combat qui trancherait entre les 2 empereurs. Déjà, alors que nous étions un peu plus au nord, en Cappadoce, Faustine avait promptement quitté un repas organisé à Césarée par le gouverneur de la province, resté fidèle à Marc Aurèle, Venitius Varon. http://img160.imageshack.us/img160/263/niceep2.jpg Les tonneaux sont en perce, les tavernes sont ouvertes, à Césarée ça va swinguer ! L’homme, qui devait avoir une trentaine d’années, s’était vu confié la province pour une période comprise entre 3 et 5 ans, avec le titre de légat propréteur de rang consulaire, une position particulièrement enviée dans le système de gestion des provinces romaines. En effet, certaines provinces dépendaient uniquement, en théorie, du Sénat, avec des hommes issus du sérail et nommés par leur pairs. La durée était limitée et les postes réservés à des hommes ayant fait leur preuve comme consuls, et qui pouvaient ainsi exercer leur fin de carrière en s’enrichissant sur le dos des habitants. La lutte était donc rude pour obtenir ces postes convoités, le meilleur moyen pour renflouer les caisses de tout citoyen romain un tant soit peu endetté. Les exemples n’avaient d’ailleurs pas manqué de Sénateurs pillant à merci les provinces en question afin d’enrichir leurs palais du Palatin ou leurs villas d’Ostie. Tant que l’exploitation de la région restait dans des limites raisonnables, le Sénat ne déposait aucune plainte réelle – chaque Sénateur n’espérant qu’une chose, prendre la place du prédécesseur et assouvir ses désirs de pouvoir et de luxe. Il aurait été inconcevable que quiconque se mette un jour à tuer cette véritable poule aux œufs d’or… La position était d’autant plus enviable qu’elle ne supposait aucune compétence réelle (ce qui, pour être honnête, rendait ainsi crédible la candidature de la plupart des sénateurs) et une responsabilité bien limitée : les provinces sénatoriales étaient en général les plus vielles provinces de l’empire, celles qui ne connaissaient aucun heurts et ne nécessitaient pas la présence de Légions sur place. http://img155.imageshack.us/img155/4...piremapwq9.jpg Notre périple à travers les différentes provinces romaines Les autres provinces dépendaient, elles, directement de l’Empereur, qui y plaçait qui il voulait, le plus souvent des hommes dont la loyauté ne pouvait être mise en doute. Il faut dire que les provinces impériales étaient le plus souvent aux marches de l’Empire, dans des zones qui n’étaient pas forcément pacifiées, et des troupes plus ou moins importantes y stationnaient en permanence. Ainsi on comptait deux légions en Cappadoce, tandis que la Syrie se taillait la part du lion avec 3 légions. Cela expliquait parfois l’air soucieux que prenait Marc Aurèle quand les chiffres s’imposaient à lui : pouvant compter sur la fidélité de la Cappadoce, l’Empereur y disposait d’une réserve de 2 légions, en plus des 4 légions qui nous avaient accompagné depuis le Danube. Un total de 70.000 hommes, mais qui pouvait se révéler insuffisant si les provinces d’Orient suivaient le mouvement lancé en Egypte par Avidius Cassius. Une légion en Egypte, 3 en Syrie, 2 en Palestine, une en Arabie, encore 2 autres à la frontière Parthe : si la rébellion s’étendait, le général ennemi, très apprécié dans la région pour ses faits d’armes, pouvait disposer d’un réservoir de 9 légions, soit prés de 110.000 hommes et un tiers des soldats couvrant la surface du Monde Romain. Aussi la réaction presque hystérique de Faustine ne lassa pas de surprendre alors que nous étions accueillis par Venitius Varon : loin de se rassurer en voyant ainsi 2 légions faire corps avec son mari l’empereur, elle avait éclaté en sanglots, quitté le repas donné en l’honneur de Marc Aurèle et s’était enfermé avec ses servantes dans l’incompréhension générale. La nuit qui suivit, un début d’incendie commença même dans les pièces occupées par toute la suite de Faustine, feu qui fut déclaré comme accidentel et mis sur le compte d’un esclave un peu plus débile que les autres, et qui aurait oublié d’éteindre les bougies. Je savais à quoi m’en tenir, il s’agissait d’une nouvelle tentative de Faustine pour se supprimer. http://img175.imageshack.us/img175/7962/incendieib0.jpg Brûle ! Brûle ! Ou une tentative de petit-suicide impérial Je pensais être l’un des seuls à disposer des clés me permettant de saisir le désespoir impérial. La proximité (certains auraient dit la promiscuité) avec Faustine avait fait de moi l’objet de toutes les confidences. Si j’avais entrevu le danger qui menaçait ma frêle nuque suite à ma liaison avec Faustine, j’avais bien pris conscience du danger encore plus grand qui me menaçait depuis que Faustine m’avait tout révélé, une nuit où l’alcool avait enlevé le peu d’inhibitions qui restait en elle. J’avais aussi bien mieux compris son insistance à tout vouloir savoir de la santé de l’Empereur. Faustine tenait-elle vraiment à Marc Aurèle ? Aujourd’hui, sachant ce que je sais et ce qu’il advint par la suite, je me permets d’en douter. Tout ce que voulait Faustine était le pouvoir, et son excentricité sexuelle n’en était que l’un des multiples révélateurs. Il se trouva qu’en guerroyant sur le Danube, Marc Aurèle était tombé gravement malade, comme je l’avais déjà dis. J’en vins moi-même à me demander si les Dieux n’auraient pas plus de chances que mes médications afin de restaurer la santé impériale. Faustine conçu certainement les mêmes doutes. Je l’imagine, tremblante dans sa chambre, voyant son mari décédant subitement et le pouvoir se retrouvant aussitôt, comme le souhaitait Marc Aurèle, dans les mains d’un adolescent colérique et orgueilleux, Commode. Oh, certains pourraient penser que la situation était enviable, que de passer du statut de femme de l’empereur à celui de mère d’un nouvel empereur n’était pas la pire des infamies qui soit, bien au contraire. J’imagine Faustine, évoluant dans sa chambre, se mettant à l’angle d’une fenêtre afin de saisir les rumeurs venant du campement, Faustine songeant à deux exemples qui pouvaient sérieusement la faire douter quant au pouvoir réelle qui lui incomberait. Livie, femme d’Auguste, devenue Augusta par la suite et intronisée au Panthéon parmi les Dieux bien après sa mort, avait du se morfondre en voyant comment son fils à qui elle avait donné l’empire, Tibère, l’avait écarté de la sphère du pouvoir, la laissant recluse loin de Rome et se morfondant sur l’ingratitude d’un fils à qui elle avait tout apporté, la vie et la couronne. Ou Agrippine, femme de Claude, qui avait aux forceps et par une multitude d’empoisonnements – dont celui de ses différents maris - fait de son fils Néron le maître de Rome avant que ce dernier, ayant décidément bien appris de sa mère, échoua à la noyer dans le port de Baïes avant de se débarrasser définitivement d’elle. http://remacle.org/bloodwolf/cours/tacite/Trireme.jpg Comment tuer sa mére ? Simple, la foutre sur une triréme piégée qui se casse en deux ... Supposant la mort de Marc Aurèle, Faustine eut-elle la certitude de voir en Commode la vision de sa mort prochaine, un fils ne disposant de sa propre existence qu’à la disparition de celle qui l’enfanta ? Toujours est-il que Faustine envoya aussitôt, et le plus secrètement possible, des missives à destination de l’Egypte et du meilleur général que l’Empire comptait alors, Avidius Cassius. Lui révélant la mort prochaine de Marc Aurèle, elle le suppliait de réclamer le trône qui resterait vacant quelques temps, lui proposant même un marché qui ne me surpris pas outre mesure : Avidius Cassius pouvait prendre Faustine comme nouvelle femme, et la continuité dynastique serait, du moins dans les formes, maintenue. Que serait-il advenu de la propre femme d’Avidius Cassius, ou même de Commode ? Faustine ne s’épancha pas là-dessus, mais rien que de très funeste, certainement. Et tout s’était alors joué. Avidius Cassius, sur la foi des missives reçues et des rumeurs alarmantes venant de Germanie, s’était lancé dans la course à l’empire. Ce n’était pas la première fois qu’un général un peu plus aventurier que les autres se voyait régner à Rome, et ses arguments étaient solides. C’était sans compter sur le médecin de Marc Aurèle, votre serviteur, puisque je réussis à guérir l’Empereur, comme par miracle. Une pirouette des Dieux, certainement, qui aiment à nous voir nous agiter comme dans une fourmilière et nous entretuer, pour leur plus grand plaisir. |
Super cet AAR! Très bien écrit! :priere:
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Merci ! ;)
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Pareil... Je m'extasie. :shocked: :ok:
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Mais où vas tu chercher tout ça... ? :love:
Pourtant, tu ne fais pas de GPO avec les Grands Fourbes :chicos: |
:p: Merci ! Quant aux grands fourbes, je me rappele d'une gpo à laquelle j'avais participé (peu de temps) avec justement Danton et Coelio, pleine de rebondissements :chicos:
Aprés c'est vrai que l'histoire romaine est tellement riche en trahisons de toutes sortes que même en accentuant beaucoup de chose, ça semble encore crédible :lol: Chapitre 6 : le choix de Julius Sentencius Alors que nous quittions notre dernière halte, un courrier appris à la Cour que le Sénat s’était enfin rallié à Marc Aurèle, et fait d’Avidius Cassius un ennemi de la Nation. Tout citoyen romain avait donc le devoir de s’en prendre à Cassius par tout moyen, et son éventuel meurtrier recevrait les remerciements du Sénat. Quand je pensais à ces vieux croûtons desséchés se réunissant dans la Curie afin de prendre ce type de décisions, je ne pouvais qu’éprouver un écoeurement certain. Les Sénateurs, qui avaient autrefois fait la grandeur de Rome, n’étaient plus que l’émanation satisfaite de notables serviles qui s’étaient peu à peu déchargés de toutes leurs responsabilités sur le dos de l’empereur, faisant du Sénat un coquille vide dont je ne comprenais plus vraiment la nécessité. Etant grec, il était évident pour moi qu’une assemblée se devait d’avoir un réel pouvoir, et que la soumission des Sénateurs allait à l’encontre de ce qu’on pouvait attendre d’un tel organe. http://img117.imageshack.us/img117/9923/romeqi2.jpg A Rome, quand l'empereur n'est pas là, le sénat danse Marc Aurèle n’était heureusement pas de ces hommes qui éprouvent du bonheur devant la servilité des autres, et il appela publiquement à un peu plus de clémence envers Avidius Cassius. C’est certainement là que j’ai, pour la première fois, pris en défaut l’empereur philosophe, dont le comportement par la suite sembla démentir ses belles paroles. Nous avancions dans une région particulièrement désertique, par une chaleur étouffante, et bien que parfaitement entraînées, les légions commençaient à marquer le coup après les milliers de kilomètres franchis à une allure soutenue. Les hommes devaient certainement penser aux hommes reposés qu’ils auraient à affronter d’ici quelques jours, des Romains comme eux, qui utiliseraient les mêmes armes, les mêmes tactiques, sur un terrain qu’ils connaissaient. L’étendue de la rébellion serait déterminante, même s’il semblait de prime abord que les légions d’Arabie et de la frontière parthe n’avaient pas rejoint Cassius. Contrairement à la seule crainte qu’avait pu avoir l’empereur, ses troupes ne seraient pas en sous nombre. C’est une nuit, alors que le campement provisoire venait d’être achevé, qu’un cavalier isolé fit irruption et, abandonnant un cheval exténué aux soins d’esclaves, demanda une audience avec l’empereur. Sa cape et ses signes distinctifs étaient ceux d’un centurion, plus précisément un officier de ce qui devait être (je l’appris par la suite) la IIéme Légion Trajana Fortis, basée à Nicopolis, à proximité d’Alexandrie. En tant que proche de l’empereur, j’eus l’opportunité d’assister à l’entrevue, de même que les officiers de Marc Aurèle, Commode et son entourage (Schnickeon, Perennis et Chal) C’est ainsi que je découvris pour la première fois cet étrange centurion qu’était Julius Sentencius. Grand, un visage qui avait autrefois certainement du séduire nombre d’autochtones, mais qui était aujourd’hui balayé par une grande balafre, souvenir d’une bataille en Arménie, un regard décidé qui vous vrillait jusqu’à vous rendre mal à l’aise, l’homme était l’exact image que l’on pouvait se faire d’un homme sorti du rang et qui, par ses exploits militaires, avait abouti au grade envié de centurion. Reconnu et estimé par son général, Avidius Cassius, il avait pu passer devant les 59 autres centurions de la Légion pour devenir centurion primipile : en charge de la première centurie de la première manipule de la première cohorte, c’était à lui que revenait l’honneur de lancer le premier son pilum sur les troupes adverses lors d’une bataille. L’homme était ainsi reconnu comme étant le plus valeureux des hommes de la légion. http://img241.imageshack.us/img241/5...tenciusac7.jpg Pas de pacotille ! Cuirasse ouverte, chaine en or qui brille, je danse le Sentenzia ! Aussi les nouvelles qu’il nous apporta d’Alexandrie nous stupéfiâmes, surtout quand on connaît l’honneur des soldats et leur dévouement pour leur général, fut-il classé comme traître par le Sénat. L’histoire avait été jalonnée de légionnaires qui avaient donné leur vie pour un général parti à la conquête de Rome. Il en avait été différemment dans le cas présent, comme voulu le prouver Sentencius en déposant un sac de jute sur l’une des tables de la pièce ou nous étions tous. Marc Aurèle, qui comprit aussitôt de quoi il retournait, gratifia Sentencius d’un regard où colère et tristesse semblaient mêlés. Il quitta la pièce, tandis que nous restions encore hypnotisés par ce sac noirci par la poussière et dont nous ne pouvions désormais faire abstraction de l’odeur lancinante qui s’en dégageait. Sous le regard imperturbable de Sentencius, Schnickeon renversa le sac sur la table et recula dans un sursaut, non sans avoir laissé s’échapper un cri qu'on aurait cru celui d'une femme. Je restais paralysé, tandis que Commode se rapprochait de la table, pour mieux observer la tête sanglante d’Avidius Cassius. Je détachais enfin les yeux du trophée morbide et remontait jusqu’au centurion Julius Sentencius. Un homme capable de décapiter froidement son supérieur, un homme capable d’assassiner celui qui l’avait mis là où il était, un homme capable de trahir l’un des plus grands vainqueurs en Orient, cet homme là, quel que soit son courage ou ses motivations, n’avait plus grand-chose d’humain. http://www.notablebiographies.com/im...07_img0461.jpg Le général Avidius Cassius, Empereur pendant 3 mois avant d'être décapité par un centurion un tantinet énervé... Alors que Commode laissait percer un sourire, je sortais de la pièce avec la furieuse envie de vomir, sous le regard glacial de Schnickeon. Me mettant à courir dans les couloirs, j’essayais vainement d’échapper au rire tonitruant qui sortait de la pièce, un rire d’une rare indécence, le rire d’un maniaque en pleine extase, annonçant la fin d’un siècle de Raison. |
Un petit portrait du centurion, Julius Sentencius, pour les possibles fans :chicos:
http://img512.imageshack.us/img512/7...nturionzp4.jpg Comme disait un célébre humoriste nous ayant quitté il y a 20 ans : Etonnant, non ? |
C'est très bien écrit, vraiment !
Remarques : 1) Dans la GPO, Danton et moi étions de pures brebis :chicos: 2) Je note une répugnance du sieur marlouf à me faire apparaitre dans ses AARS. O tempora, o mores... As tu oublié notre fraternel passé ? Ces journées que j'ai passé à te réconforter le dimanche matin pour te dire que non, tu n'étais pas anormal.... Ingratitude de la jeunesse :o: 3) L'Augusta Agrippine a certes probablement trempé dans la mort de Claude, mais sûrement pas d'Ahenobarbus. Dire que cette pauvre dame a empoisonné ses maris me semble donc exagéré :o: :enculeur de mouches: :gerard languedepute: |
Citation:
1) Nous n'avons pas les mêmes souvenirs :chicos: :lol: 2) J'ai bien pensé à toi comme un ascéte amenant un fils de bonne famille, Jmlus, sur la voie qui fut la sienne par la suite : honni des siens, rejeté, obligé de s'enfuir en Créte... enfin j'en parlerais plus tard :chicos: 3) Tiens, il me pensait qu'elle avait déjà trempé dans la disparition du premier, en utilisant les soins d'une célébre empoisonneuse de Rome... Enfin je fais parfaitement confiance à tes connaissances là dessus ;) :hello: |
Citation:
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Bon, Madounet, faudrait s'y remettre...
Je sais que ce n'est pas commode ;) |
:lol: Ouah, l'autre !
J'étais ailleurs ce week end pour le boulot, donc je n'ai pas eu le temps de m'y remettre, et je suis rentré lundi soir... mais bon la suite est tout à fait faisable d'ici ce soir. Ce sera peut être l'occasion de découvrir le côté trés sombre d'Otto Grandpieos :mrgreen: |
Fuseau horaire GMT +2. Il est actuellement 15h30. |
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