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Journal d'un prisonnier de guerre
J'ai un cadeau à vous offrir...
Cet été, en déménageant, je suis retombé sur les 3 cahiers que mon grand père, maintenant décédé, a écrit durant la seconde guerre mondiale. On y découvre comment il a vécu la mobilisation, la drôle de guerre puis l'invasion, jusqu'au jour où il a été fait prisonnier. La majeure partie de son récit concerne donc sa captivité. Et on y découvre avec émotion et, souvent, beaucoup d'étonnement, la vie de prisonnier en Allemagne. On vit la guerre au jour le jour, à travers les yeux d'un prisonnier qui ne disposait que de peu d'informations. Il interprète donc souvent ce qu'il voit... et il est souvent perspicace! Le plus fabuleux, c'est que, pour qui s'intéresse à l'histoire de cette période, on y retrouve une foule de détails que l'on connait à travers d'autres récits historiques (je vous laisserai les découvrir au fur et à mesure... et n'hésitez pas à commenter ;) ). La fin concerne sa libération. Cette partie du récit est particulièrement poignante... et étonnante! Je ne sais pas encore comment je vais vous présenter ce récit: scan des cahiers ou recopie de ceux-ci. Dites moi votre préférence... Les scan risquent de ne pas être très lisibles (il écrivait au crayon à papier... et certaines pages sont passablement abimées! :loose: ). J'espère que ce projet vous plait... C'est pour moi un travail de mémoire. |
Ce serait magnifique, pour moi peu importe le principe de diffusion, je suis curieux de le lire :ok:
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Oh, moi qui ai la chance d'encore avoir les miens j'aime bien écouter leurs histoire. (De cette periode ou pas)
Alors oui, ce serait formidable d'avoir ce témoignage authentique. Perso, je préfère une retranscription parfaitement lisible, mais les deux ce serait trés bien. Tu vas mettre çà ou? Un petit site spécial? |
Super Pat :ok:
Hate de voir ca aussi :hello: |
S'il y a moyen, un site serait super !
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et d'une, je sais pas faire! et de deux, j'aurais pas le temps de gérer tout ça... déjà que la retranscription va me prendre du temps! Attendez vous à un feuilleton sur plusieurs mois! :chicos: Je suis très heureux de voir votre enthousiasme! Merci :ok: |
Je suis curieux de savoir ce que pensait un soldat français durant cette guerre.
:) :ok: |
Je suis très heureux pour toi d'avoir ainsi un témoignage écrit de ce qu'a vécu ton grand père...
Et enthousasmé par la possibilité que tu nous le fasses partager! :) Faudra que j'interview mon père sur ce qu'a vécu mon grand père, et mon arrière grand père, pendant la seconde guerre mondiale (il n'a, semble-t-il, laissé aucun écrit de tout celà :loose:). C'est une histoire démente comme seule la seconde guerre mondiale a pu en forger... Impatient de lire ses mémoires!:hello: |
Pareil que mes compères je trouve ça prometteur ! :ok:
prends ton temps mais fait-le ;) J'ai un petit souvenir perso raconté par mon grand-père : Mon grand père de chambéry était artilleur au fort de Vulmix (près de bourg St-Maurice en Savoie) A quelque centaines ils ont arretés 20'000 italiens qui ne sont pas allés plus loin que Bourg St-Maurice justement, ça lui a permis de ne pas être fait prisonnier en juin 40 :). Mais il s'est pas trop marré sous l'occupation même s'il a pas eu pire que d'être arreté 2 fois par la komandantur sans motif ( a part le faire chier , casser son vélo des conneries comme ça). |
Citation:
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genial pat' :ok:
j'ai super hate de voir comment tu vas nous faire lire ca ...ca a l'air vraiment super passionant ! :) :ok: un petit site ca serait vraiment coule ! :) :ok: content de te revoir aussi, pasque tu passes pas super souvent en ce moment :hello: |
(Paraît qu'on le voit parfois sur le QG)
:=: |
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Oui, en fait, j'avoue... j'ai une liaison avec une femme mariée... on se retrouve parfois là bas! :mrgreen: Salut Arounet! J'ai pas trop le temps de passer souvent, je suis débordé! Mais le coeur y est. Mais au fait, t'as pas encore scissé (comme dirait Djibril! :honte: )? |
mon dieu mais c'est vrai !! cette hyene putride de patrocle a poste des tas de fois sur le qg !! il est y meme devenu admin !! :flash: :flash:
ah bhein bravo patrocle ....vraiment, belle trahison !!:enerve: on a bien fait de te refuser le post d'admin que tu reclamais en echange d'informations compromettantes sur akmar et coelio :chicos: y'ap je sais , pas toujours evidat ...pas grave , passes quand tu peux :hello: si , en fait je suis en train de scisser avec chazam , comme d'ab ....c'est juste que la on en est encore a la phase du forum secret ou l'on vous chie dessus :chicos: :hello: |
Citation:
C'est la faute à Akmar aussi, il veut pas me dire quand il souhaite que je lui envoie les sous que je lui ai promis pour entretenir ce forum! :lol: Du coup, à chauqe fois que je lui redemande, je sais plus combien, ça fait, et c'est d'un chiaaaant! alros voilà, je vais cisser avec Arounet :roi: (Tu peux venir Patrocle hein ;) ) |
On s'écarte du sujet, là...dangereusement...
Sinon, j'ai un arrière-grand-père de substitution(disons qu'il est parti avec mon arrière-grand-mère, pour faire simple) qui a été capturé à Dunkerque, libéré par les Ricains 5 ans plus tard..... Il est toujours vivant.:) |
La chance... :loose:
Il a pensé à laisser une trace écrite de ce qu'il a vécu? Parce que la transmission orale des souvenirs, ce n'est pas aussi efficace et c'est dommage de perdre toute cette expérience. En particulier concernant un moment daussi tragique de l'Histoire humaine. |
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L'écart de language écrit entre 1940 et de nos jours promet lui aussi d'être interessant Par contre, ça va être un gros, gros travail. Bon courage |
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Alors ca scisse et ca casse du sucre, et ca me prévient pas?! :enerve:
Sinon, j'ai hate de lire çà aussi Patrocle. Surtout comment un quidam a vécu la mobilisation de 39 (on trouve bien moins d'info que sur celle de 14) et la drôle de guerre. |
Y'a ce livre basé sur plusieurs de ce type de témoignage.
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Je vous remercie tous pour l’intérêt que vous portez à mon projet. Ca me fait très plaisir et j’espère aller jusqu’au bout, même si la tâche est relativement colossale !
Ne sachant pas créer et gérer un site internet, j’ai décidé de taper l’intégralité du texte, à l’identique de l’original (sans corrections ni modifications) dans Word et de faire un copier-coller directement sur le forum. Dès que j’aurais accès à un scan, je scannerai quelques pages que je joindrai au texte, afin que vous vous fassiez une idée de la présentation originale. Si quelqu’un a une idée ou souhaite m’aider à présenter ces documents exceptionnels d’une manière plus agréable à consulter pour vous, je suis preneur, dans la limite de mes possibilités de temps que je pourrai y consacrer. Inutile de vous préciser que je suis particulièrement ému de réaliser ce projet qui me tenait à cœur depuis longtemps. Je suis très heureux de le partager avec vous car je sais que vous êtes tous plus ou moins passionnés d’histoire comme moi et que vous apprécierez d’autant mieux ce récit authentique. Dernière remarque avant de commencer : ne jugez pas trop sévèrement certains commentaires. Il faut les replacer dans leur contexte historique et les appréhender avec le recul nécessaire. Les choses étaient bien différentes il y a 60 ans ! Je pense qu’il y aura matière à discuter de beaucoup de sujets sur le forum, c’est aussi l’intérêt de ce travail. Vous allez donc découvrir le premier épisode de ce journal d’un prisonnier de guerre français. Il s’appelait Sylvain (Sylvio) UGHETTO. Je crois qu’il est né en 1912 mais je n’en suis pas sûr (je rechercherai l’info et vous la communiquerai prochainement), en Italie. Il est donc un immigré Italien (ce qui n’est pas forcément simple à l’époque), très bien intégré, marié et père d’un jeune garçon (mon Oncle, lui aussi décédé aujourd’hui). J’ajoute que c’était un passionné d’histoire (surtout l’époque Napoléonienne) et qu’il m’a transmis cette passion dans mon enfance. Je joindrai des photos de lui, si ça vous dit. Ce premier épisode est un peu particulier par rapport à la grande majorité du reste de son récit. Il semble qu’il ait écrit le début, qui retrace sa mobilisation et le début de la guerre, après avoir été fait prisonnier. En effet, à l’intérieur du premier cahier, j’ai retrouvé un brouillon des premières pages écrit au dos de documents Allemands (je vous les scannerai) intitulés « Beschreibung der Arbeit » (j’attends les germanistes pour nous préciser de quoi il s’agit, même si je pense que ce sont des fiches de marquage des heures de travail au camp de prisonniers). Le début est donc intéressant, mais le recul qu’il a sur les événements lui permet de les interpréter alors que la suite est plus spontanée et donc, à mon goût, plus passionnante. Je marquerai d’un « ( ?) » les parties que je n’aurai pas réussi à déchiffrer. Bonne lecture mes amis ! Cet AAR est authentique ! Ughetto Sylvain. n° 22456. n°1. Souvenirs de la guerre 1939.1940. Donawitz le 20 ( ?) Octobre 1940 Le mois d’août se termine, lourd de menaces. Déjà sur les édifices publics des affiches ont été colées, nombreux sont ceux qui ont quitté leur foyer. Cependant un espoir persiste. Le pire n’arrivera peut-être pas. 1er Septembre au matin cela semble s’arranger, mais la TSF de midi vient nous annoncer la mobilisation générale. Je quitte mon travail aussitôt. Pour parer à toutes surprises j’avais envoyé ma femme et mon fils chez mes parents au Buisson. Ils étaient là depuis bientôt 8 jours. Ma valise était prête. Je passe faire mes adieux à M. Guériot et je file à la gare. Une certaine effervescence règne déjà. La gare de l’Est est déjà envahie par les gens qui rentrent de leur travail. La gare Montparnasse est comble nombreux sont ceux qui quittent la capitale. Je prends le train pour Plaisir qui part bondé. Tout le monde est triste. On se quitte. Ce sont des pleurs de tous côtés. J’arrive à Plaisir, je file à toutes jambes à la maison. Ce n’est pas la joie qui règne non plus. Hélas, le terrible fléau va s’abattre sur bien des foyers. Les espoirs s’envo- lent. On s’accroche au poste de TSF mais rien ne vient changer la situation. 2 Septembre minuit Mobilisation générale. Je quitte ma famille, triste souvenir et je prends le train à Plaisir vers 15h. Arrivé à la gare de l’Est je suis parqué dans le hall de la gare où il y a déjà beaucoup de monde. Direction Epinal 18h. Je réussis à pénétrer sur les quais où je m’installe dans un wagon de 1ère classe. Voyage long. Partout c’est le départ. Toutes les gares sont bondées de monde. J’arrive tant bien que mal à Nancy après avoir passé la nuit dans le train. Là, je change de train, je monte dans la Micheline qui part vers 13h et j’arrive à Epinal à 14h30. Un service d’ordre est là pour nous accueillir et colonne par 3 je suis dirigé vers la caserne Courey que je connaissais depuis 1938. Dans la cour, par lettres alphabétiques des bureaux nous donnent nos affectations. Je suis affecté à la 13e Cie de Pionniers du 21 RTA qui est casernée à l’école Chanteraine ( ?). je me dirige vers cette école que je finis par trouver tant bien que mal. Là je suis heureux de constater qu’il n’y a que des blancs. Je me présente au bureau. Ughetto. 4ème Section. 2ème groupe. 1ère équipe voilà mon affectation. Je vais chercher une place dans la chambre il y a déjà du monde. De la paille par Terre voilà nos lits. On cause. On cherche avec qui on va pouvoir se lier. A la … ( ?) je rencontre Hebert un copain d’enfance. 3 Septembre à 11h. L’Angleterre déclare la guerre à l’Allemagne, à 17h la France déclare la guerre à son tour. Cette fois l’irréparable est accompli. Les jours qui suivent on nous habille on nous équipe on nous arme. Je fais la connais- sance de Cornet qui connaît toute ma famille. Nous sommes dans le même groupe dans la même équipe, déjà un noyau de copains. Nous sommes prêts pour la grande aventure. Le moral est bon. La guerre sera peut-être courte. Le 9.9.39. Départ d’Epinal. Nous embarquons à 21h pour débarquer à Isming ( ?) (Moselle) le 10.9 à 5h (c’est dans cette gare où j’avais débarqué un an auparavant). Nous partons aussitôt à pieds pour St Jean de Rorbach où nous entrons dans la caserne à 11h30. Caserne neuve qui est presque complètement vide. Le foyer est encore ouvert mais on y trouve plus rien. Néanmoins je trouve encore une ceinture ( ?). Nous y restons quelques jours. De là nous entendons le bruit sourd du canon. Des nouvelles nous parviennent du front, des ambulances apportent quelques blessés. Le 14.9.39. Départ de St Jean à 15h à pieds pour Diebling ( ?) (Moselle) où nous arrivons à 19h. Sur la route l’artillerie est en place les pièces sont nombreuses. Nous logeons dans les maisons, tout est évacué et tout est déjà sans dessus dessous. Le lendemain le 15 la Cie (commandée par le Capne Fébve ( ?)) se disloque. La 4ème section part pour Lixing les Roulings( ?) le 15.9 à 16h sous le comdt du Lieutt Desforges. La 1ère section sous le Ct du Lieutt Pierson viendra nous rejoindre quelques jours après pendant que la 2ème Cdée par Andreani (sergt) s’installe à Ganteling ( ?) avec le Bureau et la 3ème Cdée par le Sergt chef Meunier va à Nouzwiller en subsistance au génie. Arrivée à Lixing ( ?) le 15.9.39 à 16h nous nous installons dans les maisons abandonnées par leurs habitants. Tout est déjà retourné un désordre indescriptible règne partout. Les bêtes errent dans les rues. Les cochons sont en quantités apréciables. Triste spectacle. Je me trouve dans une maison en Cie de Cornet, Honoré, Devimy, Planchard, Thibault et Ferster. C’est Ferster qui fait la cuisine car nous délaissons la roulante il y a de quoi se nourrir convena- blement. Nous sommes bien installés les lits sont bons, nous avons la TSF. Le 1er Octobre 1939 nous partons de Lixing à 16h à pieds pour Ganteling ( ?) où nous arrivons à 20h. La Cie se reforme. Le 2.10.39 départ de Ganteling ( ?) à 24h à pieds pour Hilsprich (Moselle) où nous arrivons le 3.10 à 2 heures. Départ d’Hilsprich le 3.10.39 à pieds à 18h pour Morhanges (42kms) où nous arrivons à le 4.10 à 3h dans la caserne Cissey. Nous reprenons contact avec la population civile pas très agréable du reste. Il nous est difficile de trouver à se restaurer. La vie en caserne nous paraît dure. Garde et tous les inconvénients de la caserne. Comme travail nous faisons des tranchées dans la cour ou bien de la manutention d’obus etc. Enfin le 30.10.39. Départ de Morhanges à 22h. nous embarquons à minuit et nous débarquons à Guignecourt (Aisne) le 1.11.39 à 16h. Sous un orage violent nous partons à pieds pour Nizy le Comte (Aisne) 25kms où nous arrivons à 24h épuisés et trempés. Après un jour de repos et bien contents de l’acceuil reçu nous partons le 3.11.39 à 7h à pieds pour Lagny les Chaumonts (Ardennes) où nous arrivons à 14h. Là nous restons jusqu’au 8 et nous partons pour Chaumont Porcien ( ?)le 8.11 à 13h où nous arrivons à 14h. Le cantonne- ment est infect. Un ancienne briquetterie sans portes ni fenêtres. Il pleut comme dehors ce qui est loin de nous plaire. Il faut tout de même s’installer. On nous occupe à nettoyer les caniveaux. C’est pendant mon séjour à Chaumont que j’ai été piqué. Le 1er Décembre à 8h nous quittons Chaumont en camions pour le Roully. Commune de la Gaillette ( ?) près de Rocroi (Ardennes) où nous arrivons à 11h. Le cantonnement n’est pas très confortable. Nous nous installons dans un grenier où le foin nous sert de litterie. Par contre les gens sont très chics. Nous trouvons dans toutes les maisons, vin, café, lait, liqueurs etc. à Rocroi nous trouvons facilement des restaurants. Le travail consiste à creuser tranchées anti char, emplacements de casemates etc. L’hiver a été très froid. La neige est tombée en abondance (27° au dessous de zéro). Je suis parti en permission le 9.12 par Rocroi-Hirson-Gergnier( ?) et retour le 24.12 par Fimes-Gergnier( ?)-Rocroi. A suivre...:hello: |
pas terrible le copier-coller pour ce qui est de la présentation!:loose:
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Très intéressant. Merci !
On ressent bien la Drôle de guerre dans ce témoignage. |
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Pour ce qui est de la drôle de guerre... effectivement, on ressent bien l'immobilisme de l'armée française. Les 4 mois qui viennent de passer n'ont pas été mis à profit pour former les soldats français, c'est très clair dans ce témoignage. |
ouaip :ok: vraiment coule à toi de nous faire partager ca patroclounet :ok: :)
je me disais , ne vaudrait il pas moieux creer un topic specialement et uniquement pour mettre "l'aar", et le garder"pure" de nos commentaires , et commenter ici? sinon c'est clair que pour les immigres la guerre n'a pas ete tendre, comme par exemple poour mon grand pere, qui residait a strasbourg, qui a ete officier instructeur en doirdogne pendant la guerre, apres avoir ete evacue d'alsace comme nombre de civil , et de s'engager assez vite dans la resistance comme un tres grand nombre d'immigres .... |
Super intéressant :ok:
Et je serais aussi assez partisan de faire un topic spécialement dédié à l'AAR et un autre pour les commentaires... |
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Moi je suis d'accord pour un topic dédié... En même temps, je me dis qu'un topic commentaires annexe risque de pas être très compréhensible si on ne sait pas à quel partie du récit les commentaires se réfèrent. |
Moi je propose de créer un sous forum spécifique (dans le forum Histoire?) avec un thread où Pat retranscrit et où personne d'autre ne poste, et un thread où là on peut faire nos commentaires... non?
C'est ce qu'on fait pour les AAR de jeux souvent, et çà marche, parceque le gars qui veut faire un commentaire ou poser une question cite le passage auquel il fait référence. (les quotes) |
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Et de un... Les autres suivront! :p:
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ou alors on fait la solution gros lourdaux : tu les postes dans un topic dedie ....ET dans ce topic ou l'on pourra mettre les commentaires :chicos:
comem ca on a un sujet pur et un sujet souille par nos commentaires :chicos: |
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Ou alors on se file un Rendez vous sur Lyon un de ces jours et pendant qu'on s'enfile des endouillettes Patrocle nous la lecture. :p:
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Bon, je suis en train de taper la suite que vous aurez dans la journée... Les hostilités commencent! Au fait, j'espère que vous aurez remarqué certains détails intéressants... Le premier cahier s'intitule "Souvenirs de la guerre 1939 - 1940"... Le pauvre ne savait pas encore qu'il allait passer 5 ans en Allemagne.:loose: Autre détail intéressant... avez-vous vu où il se trouve? Dans les Ardennes!!! Il va se retrouver dans des lieux qui vont devenir tristement célèbres mais, heureusement pour lui, il en partira juste avant le 10 Mai... mais je n'en dis pas plus. Bon, décidez-vous rapidement pour savoir où je dois mettre la suite ;) |
Départ de Rouilly le 31 Janvier 1940 à pieds pour Liart (Ardennes) où nous arrivons à 16 heures pour repartir le 1.2.40 toujours à pieds pour la Hardoye. Ayant mal aux pieds je cale en route et je rentre en voiture à 17h.
De la Hardoye je pars en voiture le 2.2.40 à 22h pour la Selve (Aisne) où j’arrive à 23h. La Cie n’arrive que le lendemain. Nous restons à la Selve jusqu’au 20. Peu de travail. Gardes et corvées de bois dans le camp de Sissonne. Le 20.2.40 Départ de la Selve à 11h à pieds pour aller embarquer à St Ermes ( ?) à 22h. Débarquement à Peltre (Moselle) le 21.2 à 17h. et nous allons à pieds à Pournoy la Chétive où nous arrivons à 21h. Départ de Pournoy le 25.2.40 à 19h à pieds pour Vallières (Moselle) où nous arrivons le 26.2 à 2 Heures. Départ de Jallières le 26.2 à 19h à pieds pour Sanry les Vigy ( ?) arrivée le 27.2 à 5 heures. Dep. de Sanry 27.2 arrivée à Hostroff ( ?) (Moselle) le 28.2 à 3 heures. De nouveau c’est le pays abandonné par ses habitants. Nous nous installons dans les maisons, mais le mobilier a été rangé dans une pièce condamnée et nous nous contentons de la paille. Nous travaillons aux tranchées anti-chars. Secteur calme. Le canon tone au loin. La 2ème ( ?) section était à Bouzonville. La 3ème en subsistance à l’Intendance. La 1ère au PC du général. Je suis parti en permission le 25.3.40. Metz-Vitry le François et retour le 9.4.40 par Revigny ( ?)-Metz. A mon retour la Cie était installée à Piblanges(Moselle). Le pays tout près d’Hestroff n’était pas évacué mais les habitants peu aimables. On n’y trouve rien. Nous travaillons au déchargement des wagons et chargement des camions. Départ de Piblanges le 25.4.40 à 19h30 à pieds pour Villers l’Orme ( ?) (Moselle) où nous arrivons le 26.4 à 2h pour repartir le 26. à 21 Heures en direction de Pouilly (Moselle) où nous arrivons le 27.4 à 4 Heures. Nous en repartons à 21 Heures, toujours à pieds pour Poncé Commune de Champey (Mt et Moselle) où nous arrivons le 28.4 à 3 Heures. A Poncé c’est le repos. 1 heure d’exercice ou un peu de terrasse mais surtout pêche au bord de la Moselle. Pont à Mousson est tout près 4kms. Nous y trouvons tout ce que nous avons besoin et le dimanche des bons restaurants. C’est à Poncé que nous surprend l’attaque du 10 Mai. Pont à Mousson a été bombardé. Pierrot rentre à l’hôpital il n’aura rien à regretter au contraire. Le 15 mai à 21 Heures nous quittons la ferme de Poncé et nous gagnons Champs à pieds où nous arrivons le 16.5 à 5h30. Nous sommes accueillis par un bombardement par avion. Le séjour est court mais les alertes nombreuses. Départ de Champs (M et Moselle) le 16.5.40 à 24h en autocar pour Lion ( ?)(Meuse) où nous arrivons le 17.5 à 5h30. Nous nous installons dans le bois où nous passons la nuit. Sur le parcours nous voyons les pauvres gens évacuant leurs maisons. Les événements se précipitent. Le 18.5 à 10h nous partons de Lion ( ?) et à travers bois nous gagnons les bois de Murvaux où nous arrivons à 16h. Le canon gronde mais nous ne sommes pas trop exposés. C’est à peine si nous avons le temps de commencer quelques travaux pour la défense du pays que nous recevons l’ordre de partir. C’est le 20.5 à 22 Heures que nous quittons Murvaux toujours à pieds pour nous rendre à Cervisy. A mesure que nous avançons le bruit du canon devient plus fort. Certains pays ont même déjà été éprouvés. Maisons éventrées, ruines fumantes. Nous arrivons à Stenay où pas mal de maisons sont touchées par les obus. Là, fatigué je décide de m’arrêter. Maurice, Honoré restent avec moi et nous couchons dans une grange pleine de foin pendant que la Cie continu sa route. Le matin 21.5 nous repartons. Nous retrouvons Gaumer et avec lui nous cherchons la Cie. Nous avançons jusqu’à Cervisy où Maurice va se renseigner auprès du Colonel qui lui donne l’emplacement de la Cie. Nous retrouvons celle-ci à 10h dans les bois de Brunelles près de Cervisy au moment où elle s’aprètait à repartir ce bois étant trop bombardé. L’artillerie qui l’occupe est déjà bien éprouvée. En réalité nous ne quittons le bois que le soir, nous avons passé la journée dans la vallée où nous étions à l’abri des obus mais ce qui ne nous empêche pas d’essuyer des balles de mitrailleuse d’un avion ennemi. A 22h nous quittons ce bois et nous allons au château de Cervisy. Dans le parc sous les grands arbres nous passons la nuit dans les tranchées. Là, nous subissons un bombardement assez intense. Les obus pleuvent autour de nous mais heureusement personne n’est touché. Le lendemain le 22.5 nous décidons de nous installer dans les caves de Cervisy. Nous y installons des matelas. Les caves sont solides, nous sommes en sécurité. Cervisy petit pays évacué depuis peu de temps est à peine touché. Il est situé entre Stenay et Martincourt. Tous les soirs à 9h nous partons avec nos armes munis de pelles et pioches et allons à Martincourt ou à Inor creuser des abris, enterrer des animaux, porter des mines etc. Nous revenons au petit jour à 3h du matin. Martincourt est entièrement détruit, toutes les nuits il subissait un bombardement intense. Ce n’est qu’un amas de ruines éclairé par l’incendie. Nous restons à Cervisy jusqu’au 3.6 à 21h. Nous y étions très bien. Je logeais en Cie de Maurice, René, Honoré, Duru, Savouré, Martin, Léon Pierre. A pieds nous gagnons Inor en ruines où nous arrivons à 22h. Nous passons la nuit dans la cave du PC. Notre section est attachée à la 1ère Cie du 21 RTA. Le lendemain nous nous installons dans la cave du café de la Mairie et nous commençons à travailler. Le travail consiste à organiser la défense du pays. Nous construisons des barrages pour fermer les rues. Pose de barbelés devant les avants-postes, sciage de gros arbres, récupération de munitions. Nous travaillons de jour ou de nuit. Le secteur est loin d’être calme il est surtout dangereux. Il faut aller chercher la soupe à 4kms à la tombée de la nuit souvent sous le bombardement. Le bureau et les cuisines sont restés à Cervisy. Le 4.6 Roger Ferrard est tué dans une tranchée. Nous avons 7 blessés dont Bourion qui meurt à l’hôpital le 6.6. Pendant notre séjour dans ce secteur je fais fonction de caporal. (Mon grand père a ajouté dans la marge du paragraphe suivant : « L’Italie déclare la guerre à la France ». Je ne pense pas qu’il l’ai su à ce moment là. Il a ajouté cette note par la suite, sans doute dans un soucis de reconstitution historique des événements) Le 10.6 Nous quittons Inor à 22h pour revenir à Cervisy où nous passons la nuit dans notre cave. Le 11.6 les Allemands sont arrivés aux portes de Cervisy. Toute la journée ils sont maintenus. A 21h30 nous quittons Cervisy et à pieds nous gagnons Louppy (Meuse) où nous arrivons à 22h. Nous passons la nuit dans les bois sous la pluie. Départ de Louppy le 12.6 à 21h pour Ecurey ( ?) toujours sous la pluie. Nous sommes bien fatigués. Aussi presque toute la Cie s’arrête à Brandeville pour y passer la nuit et nous rejoignons le 13.6 à 11h. Le même jour à 24h nous quittons Ecurey où j’ai la chance de recevoir une lettre, la dernière. Toujours à pieds sac au dos nous reprenons la route. Ne voulant pas repasser une nuit dehors nous nous arrêtons à la première maison de ville devant Chaumont après Damvillers où nous passons la nuit. (Mon grand père a mis une petite croix dans la marge devant le paragraphe suivant) Le 14 Juin 1940. Nous nous levons vers 7h30, à ce moment 2 soldats arrivent nous disant qu’ils viennent d’échapper aux allemands à 4kms. Aussitôt nous nous préparons et partons. A peine avons nous fait 500 mètres qu’une balle puis une rafale sifflent à nos oreilles . A plat ventre protégés par notre sac nous nous rendons compte que l’ennemi est là. En effet au carrefour de la route des autos blindées chargées de soldats tirant dans tous les sens nous coupent toute retraite. Rendez-vous nous crient les allemands qui continuent à tirer mais sans chercher à nous atteindre. Nous étions 9 presque sans munitions toute résistance était vaine, nous levons les bras et abandonnant sac et fusil nous allons à leur rencontre. Arrivés près d’eux nous défaisons nos ceinturons nous sommes désarmés et prisonniers. Il était 8h15. Mes camarades sont René Gorré, Maurice Guérin, Honoré Fontanelle, Robert Raoulx, Léon Pierre Fleury, Hugeat, Meunier, Coquot. A suivre. |
Citation:
sinon plus serieusmeent , c'est vraiment impressionnat comme temoignange, on l'on sent bien transpercer les cretineries deschefs et la nullite du commendmeent . sa capture apparait presque comme un cheveux sur la soupe : "on bougeait on bougeait on bougeait on bougeait et paf des allemands :prisonniers " sais tu si il les as ecrit vraiment au jour le jour ou si c'etait pour une partie reconstituer un peu apres ( par exemple les jours ou il y a plus ) , voire franchement apres? as tu deja tout lu? c'est ton grand pere maternel ou paternel ? |
Eh ben... comme beaucoup de français et belges, il a pas tellement combattu.
Ils l'ont eu facile les allemands à entendre çà! :loose: |
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C'est clair qu'ils ont fait beaucoup de bornes pour rien! Efficacité nulle, utilité zéro! Les Allemands arrivent... hop! on décroche! (mais pas si viiiiite!) Désolant. Au final, j'ai l'impression que mon grand père n'a même jamais tiré un coup de feu (je ne sais pas s'il a participé à la "bataille" de Cervisy où les Allemands ont été "maintenus" une journée). Par contre, il est ahurissant de voir qu'en pleine déroute, la poste aux armées continue de fonctionner puisqu'une lettre lui parvient alors qu'il est à pétaouchnok! Pour répondre à tes questions, le début de son récit jusqu'à son arrivée au camp de prisonnier me semble avoir été écrit après coup. Comme je vous le disais au début, il y a des brouillons dans le premier cahier. Néanmoins, vu les nombreux détails, je pense qu'il devait prendre des notes au jour le jour. Oui, j'ai tout lu... et je trouve la suite passionnante (surtout la fin). C'est mon grand père maternel. |
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